Géopolitique - Du droit d'ingérence

L’intervention de la France et de ses “alliés” en Libye montre encore en action le désormais fameux droit d’ingérence. Un droit souvent à sens unique et aux choix souvent étranges.

Le terme a été créé par le philosophe Jean-François Revel (source wikipedia) en 1979 et représente le droit d’intervention d’un pays dans les affaires internes d’un autre pays sous mandat d’une organisation supranationale.De manière plus claire, c’est en se basant sur l’argument humanitaire qu’avec le concours des nations-unies, des états interviennent militairement dans un autre étât. Le terme a été popularisé par Ronny Brauman* et Bernard Kouchner avec MSF mais ces deux personnages ont depuis montré leur coté sombre.

Voyons maintenant quelques exemples :

Ces quelques exemples montrent que les pays les plus puissants de la planète peuvent se permettre de régler de manière violente leur problèmes internes tout en s’arrogeant le droit d’intervenir ailleurs, surtout lorsqu’ils ont des intérêts à défendre. Hubert Védrine a récemment rappelé, de manière fort juste, son opposition à ce concept où il voit un prolongement du colonialisme. C’est effectivement ce que l’on remarque encore aujourd’hui par le traitement à deux vitesses des diverses révolutions touchant le monde arabe. On traite ainsi différemment le Yemen, Bahrein, la Syrie et la Libye, les liens avec les membres permanents du conseil de sécurité de l’ONU n’étant pas les même. La Chine et la Russie ont souvent une position anti-ingérence, leurs problèmes internes étant en contradiction avec cette notion.

L’intervention militaire en Libye est donc le dernier exemple de cette ingérence à deux vitesse qui arrive bien tard pour sauver les insurgés. Elle fait également des victimes parmi les populations civiles restées dans les territoires loyalistes. Devait-on pour autant laisser un dictateur reprendre le pouvoir et stabiliser la situation dans ce pays au prix du sang? En ne répondant pas de manière globale et homogène partout dans le monde où ces problèmes se posent, on ne fait qu’accentuer le ressentiment vis à vis de l’ONU et du monde occidental.  Ainsi, Laurent Gbagbo joue de cet argument pour se maintenir au pouvoir et discréditer l’ONU en Afrique. Il ne sera certainement pas le dernier et en croyant régler un problème, nous risquons bien, nous occidentaux, d’en créer bien plus à ignorer ne seraient-ce que les maux profonds du continent africain.


Ecrit le : 26/03/2011
Categorie : geopolitique
Tags : géopolitique,libye,

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