Musique - Kate Bush – The Whole Story (1987)

Artiste iconique, inclassable, Kate Bush m’a aussi marqué mais j’étais bien incapable de faire le choix dans ces albums. Et comme celui-ci reste sa meilleure vente, pourquo i choisir ?

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Chanteuse pop ? Artiste complète ? Diva intello ? Que n’a-t-on de qualificatifs pour la géniale anglaise, découverte par David Gilmour, excusez du peu. Il faut dire qu’entre sa voix extraordinaire et hyper-technique, sa maîtrise de tout son art (composition, écriture, production, mise en scène,chorégraphie, captation), c’est une chanteuse hors du commun. Elle a choisi elle-même de se mettre en retrait du star-system, de se mettre hors des strass et des paillettes. On ne sait finalement pas grand chose d’elle et ça ajoute à son aura. Restait à trouver un disque représentatif, sachant que je n’ai pas fait tourner un album plus qu’un autre. En me penchant sur sa bio wikipedia, j’ai vu que c’est cette compilation qui était son plus grand succès, revenant dans les charts à chaque actualité la concernant. Alors c’est parti pour un voyage dans le temps !

L’album se concentre sur les albums de 1978 à 1985, soient The Kick inside, Lionheart, Never for ever, The Dreaming, et Hounds of love. On trouvera un seul album après cette compilation pour les années 80, un seul dans les années 90 et dans les années 2000, avant un retour plus prononcé dans les années 2010 même si c’était parfois du réchauffé. C’est donc bien la période la plus prolifique de l’artiste.

J’ai du mal à dire quel titre je préfère d’elle, mais « Wuthering Heights » est parmi mon top 5. Quand on pense que ça date de 78 ! Le morceau n’a pas pris une ride avec cette voie haut perchée, ce refrain inoubliable qui ne cède en rien à la qualité mélodique des couplets. Et puis c’est une hommage au « Hauts de Hurlevent » de Emily Brontë, oeuvre mythique de la littérature anglaise. La version de cet album est légèrement modifiée par rapport à l’original mais on ne perd rien. Elle a d’ailleurs imposé par sa force de caractère ce single atypique à l’époque, à sa maison de disque, alors qu’elle était débutante. A coté de ça, « Cloudbusting » fait plus daté années 80 par ces arrangements, avec même quelques accents qui font penser à du Madonna de cette période,… La voix en plus. Je suis plus sensible à un titre comme « The man with the child in his eyes ». On sent qu’elle est fan d’Elton John. Elle partage avec lui cette qualité mélodique incomparable. La douceur de sa voix fait le reste dans ce presque piano voix.

Sa manière de chanter « Breathing » a laissé des traces chez bien des chanteuses. On pense à Björk, par exemple qui se dit très influencée par elle. Là encore, cela n’a pas pris une ride avec cette modernité et ce décalage de style. Pop, jazz, rock, ou même folk, elle reste inclassable. Le morceau gagne à être écouté et réécouté pour chaque détail. On a envie de faire « Wow »… Ce morceau de ses débuts est encore une superbe pièce mélodique, et une démonstration vocale. Quelques arrangements datent le morceau qui ne dépare pas à côté d’une certaine route de brique jaune. Mais on peut maintenant en dire autant avec le très catchy « Hounds of love » et ses synthétiseurs et boite à rythmes. Il faut dire qu’elle est passionnée par la technique et les innovations musicales.

Un de mes morceaux préférés est pourtant « Running up that hill ». Pourtant là aussi c’est daté dans les arrangements mais il y a quelque chose de magique dans cette mélodie, cette voix égrenée le long de la piste musicale. Son ami Peter Gabriel a-t-il eu une influence aussi ? C’est assez proche aussi de ce que produisait l’ex-Genesis. Je n’avais aucun souvenir de « Army Dreamers », c’est curieux. Avec ce son, ça m’a fait penser à ce que fait aujourd’hui Cécile Corbel qui ne peut nier aussi l’influence de Kate Bush. C’est délicieux à entendre…Et pour la modernité il y a « Sat in your lap » qui tente des choses improbables et complexes mais qui finissent par fasciner. J’ai pensé à certaines sonorités de Sisters of Mercy par moment…c’est dire son influence. Il y a cet inédit, « Experiment IV », très dans l’air du temps, de cette époque, et qui aurait pu être banal sans sa voix. Là encore c’est plus rock, intriguant, captivant après plusieurs écoutes.

Je regrette qu’il y ait autant de titres du précédent album, « The Dreaming », dont le single éponyme. Mais là aussi cela montre le côté barré et inventif de l’artiste avec ces samples, cette voix polymorphe, aussi à l’aise dans les graves, les rauques que les aigus. On croît même à plusieurs chanteuse ! Comment ne pas parler de son hit « Babooshka » et son clip mythique…C’est terriblement pop-rock, accrocheur à souhait au point que l’on en oublie toute la technique derrière. Là encore, une reprise est difficile sans tomber dans le mièvre ou le ridicule avec une autre chanteuse. Bon voilà c’est déjà fini. Vous ne trouvez pas qu’il en manque ? Moi si. Il n’y a pas eu d’autres compilation en double album. Juste un autre album, The Other Sides, sorti l’année dernière. Elle se préserve et puis sa maison de disque a été disloquée dans une opération financière.

Il ne reste donc plus qu’à se mettre la totale dans la playlist ! pour l’éternité…

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Ecrit le : 13/08/2020
Categorie : musique
Tags : musique,pop,rock,folk,1980s

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