Cinéma - The Father de Florian Zeller (2021)

Pour une fois que je suis d’accord avec les Oscars ! La cuvée 2021 est paradoxalement bonne et j’espère que la sortie française tant repoussée lui donnera sa chance. Car c’est aussi un cas rare d’un auteur de théâtre qui passe brillament à la caméra.

Le sujet…Je vais en donner une bribe pour ne pas tout dévoiler : “Anthony a bientôt 80 ans. Il vit seul dans son appartement de Londres et refuse toutes les aides-soignantes que sa fille, Anne, tente de lui imposer. Cette dernière y voit une nécessité d’autant plus grande qu’elle ne pourra plus passer le voir tous les jours : elle a en effet pris la décision de partir vivre à Paris pour s’installer avec l’homme qu’elle vient de rencontrer… Mais alors, qui est cet étranger sur lequel Anthony tombe dans son salon, et qui prétend être marié avec Anne depuis plus de dix ans ?”

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Pour qui ne connaît pas avant le véritable sujet, on peut croire à un thriller à énigme. C’est filmé comme tel et on se demande où est la réalité dans cette succession de scènes similaires avec de multiples personnages qui changent de forme. Et puis on comprend, ou on n’ose comprendre, comme gêné soit même des situations que l’on a devant soi. Car tout est vu du point de vue d’Anthony (Anthony Hopkins, fantastique comme souvent). On commence peu à peu à comprendre la vie de cet homme, son quotidien qui se retrouve bouleversé, les blessures qui l’ont amené là.

Alors évidemment, j’ai vécu le point de vue d’Anne (Olivia Colman, très bien aussi) et cela m’a touché particulièrement, a fait remonté des souvenirs douloureux en moi. Il faut de l’empathie pour comprendre certaines scènes, les plus violentes notamment. Il y avait quelques temps que j’attendais d’être aussi bouleversé par un film et surtout de voir ce sujet si remarquablement traité. Non, je ne dévoilerai pas le pot au rose mais vous aurez sans doute un peu compris… Il faut le voir d’un œil vierge pour véritablement être touché.

C’est intelligent, c’est beau, et cela évite, malgré l’unité de lieu, le piège du théatre filmé avec de bonnes trouvailles de mise-en-scène. Pour un premier film de l’auteur, quel maestria. Il a sans doute été bien aidé par ce casting quatre étoiles et son co-scénariste, Christopher Hampton (les Liaisons Dangereuses…). Je ne connais pas la vie de ce monsieur mais il a su totalement retranscrire ce que l’on vit de chaque côté à ces moments de la vie. Le thème de l’abandon et de l’âge semble cher à l’auteur…

Alors tant pis s’il a fallu patienter de longs mois pour le voir, finalement. Il rejoint ces films d’émotion pure qui sont magnifiés par le grand écran. Je l’ai vu évidemment en V.O. pour profiter pleinement du jeu de ces grands acteurs anglais et parce que j’avais un peu de mal avec la bande-annonce française.

La Bande annonce : video


Ecrit le : 01/06/2021
Categorie : cinema
Tags : alzheimer,cinéma,film,2020s,vieillesse

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