Evanescence réalisa l’exploit de remettre le métal au goût du jour et à le rendre à nouveau grand public. Mais avec quelle recette miracle ?

C’est dans les années 90 que Evanescence voit le jour, dans une petite ville de l’Arkansas, Little Rock. La rencontre des deux co-fondateurs,Amy Lee et Ben Moody a lieu dans une colonie de vacances alors qu’ils étaient tous les deux adolescents. Ils sont rejoints en 1999 par David Hodges et enregistrent deux albums démos et Origin qui sort à tirage très limité début 2000. N’ayant pas les moyens d’aller en tournée, le trio fait de nombreux concerts dans l’Arkansas, avec sur scène des musiciens provisoires, qu’ils empruntent aux autres groupes de rock du coin. C’est ainsi qu’ils connurent John (LeCompte) et Rocky (Gray).

Grâce à un CD demo qu’ils avaient enregistré, un producteur de Wind up leur propose d’enregistrer un album. Et c’est ainsi que le conte de fée débuta, sans Hodges. Ben et Amy enregistrent Fallen en 2002, et le lancent en Mars 2003, en même temps que Bring Me To Life qui les révèle dans le film Daredevil. John Le Compte et Rocky Gray en 2002, puis William Boyd en Juin 2003, rejoignent définitivement le groupe. Le succès de Fallen est indéniable : 12 millions d’exemplaires vendus dans le monde, 2 Grammys et des tubes comme Bring me to life, My immortal ou encore Everybody’s fool.

Même si Fallen est l’album le plus marketing du groupe, il reste un album phare puisque c’est celui qui les a fait connaître mondialement et qu’il contient aussi des titres qui ont marqué leur année. Le premier single extrait est Bring me to life (B.O de Daredevil) et la mélodie fait mouche. Tout commence simplement avec un piano et la voix d’Amy Lee avant que petit à petit les riffs de guitare saturée se fassent plus présent et la batterie plus incisive. Il faut le refrain pour qu’une voix masculine réponde à Amy dans un style plus fusion que totalement hard rock. Car la réussite d’Evanescence est là : conserver les racines metal mais en y ajoutant l’efficacité de la pop, la beauté du symphonique et le tout avec une pincée de hip hop, d’indus et même d’électronique. Going under est un morceau d’une efficacité redoutable en intro avec un refrain accrocheur et des breaks plus légers pour ceux que les solos de guitare bien hard pourraient rebuter. Que dire de My Immortal où la voix d’Amy se fait légère et vole au dessus des touches d’un piano rejoint par des violons….sublime. Le morceau fait une pause idéalement placée à mi album avant que Haunted ou Tourniquet prennent le relais pour accrocher à nouveau les plus rocks des auditeurs. Imaginary n’oublie pas d’autres publics non plus avec les violons et une mélodie plus pop, rehaussée par des guitares puissantes.

La recette n’est pas nouvelle mais elle prend une dimension plus grand public. Des groupes nordiques et européens s’y étaient déjà essayé mais cela va plus loin encore dans la production, justement par cet emprunt à la pop. Pourtant certains morceaux ne seraient pas reniés par Nightwish ou Lacuna Coil par exemple, comme Whisper. Les radios US et MTV ne s’y tromperont pas avant que les autres pays embrayent derrière. Le succès sera colossale et entraînera dans son sillage d’autres groupes du même genre. A cela s’ajoute l’imagerie très travaillée du groupe et surtout de son icône et chanteuse, Amy Lee, qui lorgne sur un gothique chic. Mais à la surprise générale, Ben Moody quitte le groupe pour composer pour d’autres. Il est remplacé sur la tournée en cours par Terry Balsamo mais cela compromet évidemment la préparation du second album, très attendu. Ce sera The Open Door qui décevra par l’efficacité moindre des chansons et surtout des mélodies. En 2007, ce sont Rocky et John qui partent à leur tour. Mais cela n’entame pas la volonté d’Amy Lee de pousser le groupe toujours plus loin….vers un troisième album.

En video :

Membres : Ben Moody, Amy Lee, John Le Compte, Rocky Gray, William Boyd

1. Going Under
2. Bring Me To Life
3. Everybody’S Fool
4. My Immortal
5. Haunted
6. Tourniquet
7. Imaginary
8. Taking Over Me
9. Hello
10. My Last Breath
11. Whisper