Musique - Sex Pistols – Never Mind the Bollocks, Here’s the Sex Pistols (1977)

Bien avant Nirvana et son “Nevermind”, un groupe avait jeté un pavé dans la mare du rock, et envoyé les dinosaures vieillissants du hard à leurs soli qui emmerdaient quelques ados boutonneux : ben oui, les démonstrations interminables à grand renfort de strato-casters blanches ou d’orgues Hammond, ça les faisait royalement chier, sans parler des vocalises et contre-ut des hurleurs chevelus en rut !

Sex Pistols, les vilains petits canards, le groupe et la légende montés de toutes pièces par le grand méchant loup et gourou Malcom Mc Laren. Vous pensez ma bonne dame, des tshirts troués déjà à croix gammée, des épingles à nourrice à la chaîne, et les unes au doux parfum de scandale dans les “Voici” de l’époque, London brûlait de nouveau, attention aux Houses of Parliament !

Mais a l’origine de ce groupe, la formation ne comprenait pas les membres qui sont restés dans la légende après une carrière météorique de 3 ans : Sid Vicious n’arriva qu’en 1977 pour remplacer Glenn Matlock dans ce groupe issu d’une autre formation, The Strand où se côtoyaient déjà Paul Cook et Steve Jones. Ces derniers rencontrent le couple Vivienne Westwood et Malcolm Mc Laren qui tient une boutique de vêtement. Mc Laren a déjà été manager pour les New York Dolls et est vite convaincu de prendre en main la destinée des Strand. En 1975, ils recrutent un chanteur certes peu doué mais charismatique, Johnny Rotten. Le groupe prend le nom de Sex Pistols et commence une carrière dans les clubs londoniens. Dans la continuité des groupes de garage rock, des Stooges, des MC5, ils constituent l’avant-garde d’un nouveau mouvement musical, le punk, dont l’image est habilement façonnée par Mc Laren. Une image qu’il finit donc de façonner en engageant un bassiste qui n’en est pas vraiment un mais qui en la personne de Sid Vicious apporte un surplus de danger et de mystère.

Mais musicalement, justement, il ne reste qu’un seul véritable album en héritage : Never Mind the Bollocks, Here’s the Sex Pistols. 12 titres dont certains sont devenus des classiques et des hymnes de la jeunesse de cette époque mais aussi celle d’aujourd’hui. Car si dans God Save the Queen, Rotten crie « No Future » à une Angleterre en mutation, dont l’industrie vieillissante tombe en désuétude, en est-il autrement aujourd’hui ? Oui, c’est Anarchy in the UK et on a bien envie de donner un bon coup de DocMartens au 10, Downing Street et de faire résonner les boots comme au début de Holiday in the sun. Et comment oublier Pretty Vacant et son riff d’intro repris par tant de leurs descendants. « and we don’t care »….Pas de Submission pour cet album qui a des sonorités de live par moment avec toutes ses imperfections. Johnny Rotten et son accent n’a vraiment rien du chanteur parfait faisant des vocalises. Il fait à sa manière, comme dans Liar où l’on ressent toute la rage et la rébellion contre les valeurs établies, contre ces mensonges, justement. Et même quand il aborde le thème de l’amour et des sentiments, le groupe le fait à sa manière, dans No Feelings par exemple, d’une manière désenchantée avec morgue. Le son brutal de guitare, la batterie qui claque et l’accent vaguement cockney de Rotten seront la marque de fabrique de beaucoup de groupes ensuite. Problems pourrait résumer l’intemporalité de l’album avec son “Too many problems, Oh why am I here, I dont need to be me” Et ce n’est évidemment pas pour rien que l’album se termine par EMI label qui lâcha le groupe à cause de ses frasques.

Alors, oui, c’est à cause d’eux que les futurs grands de la New Wave Of British Heavy Metal durent rester dans l’ombre et attendre sagement leur heure : Steve Harris d’Iron Maiden n’a t’il pas déclaré qu’une boîte voulut les signer, mais exigea qu’ils coupent leurs cheveux et se fondent dans le moule de l’époque ? A quoi le Stevie répondit “Couper mes cheveux, c’est contre ma religion” ! Il savait que son heure viendrait…

Avait-il raison, il faut croire, car le raz-de-marée passa, les Sex Pistols sont venus, ont vaincu, non sans laisser un peu de leur ramage au passage. La suite est connue : En janvier 1978, après une tournée mouvementée aux États-Unis, Johnny Rotten quitte le groupe, annonçant ainsi sa dissolution. Pendant les quelques mois qui suivent, les trois membres restant enregistrent plusieurs chansons pour le film de Malcolm McLaren racontant l’histoire des Sex Pistols, The Great Rock ‘n’ Roll Swindle. Sid Vicious meurt un an plus tard d’une overdose à New York.

N’empêche,”The bollocks” est un tel brûlot, avec l’énergie, des refrains et chorus immortels…même si on les accusa - déjà - d’être nuls et de ne pas savoir pondre de solo de guitare…What the fuck !!!

(écrit en collaboration avec Mme Iceman)

En video : video

Membres : Johnny Rotten, Steve Jones, Paul Cook, Sid Vicious

  1. Holidays in the Sun
  2. Bodies
  3. No Feelings
  4. Liar
  5. God Save The Queen
  6. Problems
  7. Seventeen
  8. Anarchy in the U.K.
  9. Submission
  10. Pretty Vacant
  11. New York
  12. EMI

cover


Ecrit le : 21/02/2009
Categorie : musique
Tags : hard-rock,metal,musique,1970s

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