Musique - Lady Gaga – The Fame (2008)

C’est le phénomène pop de ces deux dernières années. Sans révolutionner la musique, elle a su se faire une place dans ce monde impitoyable et semble partie pour durer. Comment et pourquoi réussit-elle ce difficile pari avec cet album sorti en 2008?

On fait souvent la parallèle avec Madonna. Toutes les deux ont des origines italiennes, toutes les deux ont commencé dans le milieu musical New Yorkais. Et toutes les deux ont appliqué des recettes très proches pour l’image qu’elles renvoient aux médias et au public, ainsi que pour leur musique.

Stefani Joanne Angelina Germanotta est donc originaire de New York. C’est dans le branché quartier du Lower East Side qu’elle se fait connaître à seulement 17 ans en 2003, d’abord comme élève à la Tisch School of  the Arts puis en se produisant dans diverses animations musicales. Sa formation de danseuse, chanteuse et ses apparitions sur les scènes des clubs de Lower east side lui permettent d’approcher un certain Robert Fusari, producteur ayant travaillé avec Will Smith et les Destiny’s Child. Elle quitte alors l’école pour se consacrer à son unique carrière musicale, avec l’aide de son père. Elle est brune et n’a aucun pseudo, pas de look à elle mais elle sait qu’elle va devoir se faire remarquer. Fusari lui trouve du talent vocal et des intonations à la Freddie Mercury. C’est lui qui l’aidera à trouver son pseudo : Lady Gaga. Elle apparaît souvent sur scène avec une certaine Lady Starlight, DJ hard Rock entre autres,  qui lui inspire des tenues très provocantes. Elles s’inspirent beaucoup du glam et d’ailleurs Lady Gaga admire beaucoup David Bowie. Mais c’est dans l’Electro Dance que Lady Gaga s’exprime musicalement tout en mêlant ça au glam qui lui est cher. . Auteur de ses chansons, elle finit par écrire pour d’autres dans le label d’un certain Akon, producteur qui monte, ayant travaillé entre autres avec Whitney Houston ou Michael Jackson. Un jour, Akon l’entend chanter un de ses titres et cette fois c’est comme chanteuse qu’elle signe sur le label d’Akon. Sa première production, Girls Girls Girls est un Mashup (mélange de deux titres) de deux titres de Motley Crue et d’AC/DC, le tout mêlé à un beat electro !

En 2008, elle part pour Los Angeles pour préparer ce qui sera son premier album : The Fame. Et son pygmalion des débuts, Fusari, est définitivement oublié. Les thèmes principaux en sont l’amour, la richesse, la célébrité et le …sexe. Elle a pris le parti de rester dans un univers electro dance très synthétique avec de gros clins d’oeil au hip-hop et au RnB. Ainsi, son premier hit, Just Dance, et sa rythmique saccadée, ses “Oh-Oh” en font  un titre représentatif de son style qui synthétise ces différents univers. Autre exemple avec Beautiful Dirty Rich qui rapelle étrangement un titre de …Basement Jaxx. Idem avec l’intro de synthé de Eh Eh qui fleure bon la pop dance des années 90. Sa voix est souvent  filtrée, transformée, avec parfois un accent robotique qu’elle traduit parfaitement à l’image dans ses clips et ses apparitions.

Le choix de la pochette n’est pas innocent non plus : comme Bowie en son temps, elle s’est créé un personnage scénique. Elle se cache derrière une perruque, des lunettes, des tenues provocantes ou outrancières et tout cela en assumant parfaitement sa recherche de la célébrité : The Fame. Voilà qui aurait tout pour déplaire dans notre hexagone ! Mais Lady Gaga n’est pas avare de paradoxe. Derrière cet aspect froid ou bling bling, il y a aussi une femme qui sait bien le prix qu’il en coûte d’être célèbre dans les choses de l’amour. C’est ce qu’elle décrit dans Lovegame ou Paparazzi. Là encore, ces titres utilisent une rythmique répétitive, facile à retenir, dansante et une voix tantôt claire tantôt synthétisée.

Revers de la médaille, il est finalement difficile de reconnaître la vraie voix de Lady Gaga qui, si elle sait être musicale, n’est pas très originale. C’est justement pour cela qu’elle recourt aux artifices modernes pour la transcender à travers son personnage. Elle utilise également des sonorités et samples qui semblent provenir tout droit des années 80 qui justement reviennent à la mode. Il n’y a qu’à entendre l’intro de Poker Face. Tout cela allié à un bon sens du refrain, fait que les titres font mouche sur les radios US et …à travers le monde. Car elle a très bien compris que chanter et faire de la bonne musique ne suffit pas dans cette industrie. Il faut une image et créer ce que l’on appelle maintenant le Buzz. Ses apparitions sont autant d’Happenings. On ne sait jamais quelle tenue extravagante elle aura, quelle couleur de perruque? Mais musicalement, est-ce que ce ne serait qu’un pétard mouillé? Certainement pas, si l’on prend le temps de l’écouter, Brown Eyes, par exemple, rare morceau calme de l’album dont l’influence glam 70s est incontestable ou encore le plus soul Again Again.

Reste à savoir comment elle va faire survivre à la fois son personnage, le quitter peut-être un jour comme Bowie et passer habilement à travers les modes. Réponse en 2011 sans doute car l’album suivant, The Fame Monster, n’est qu’un mini-album dans le prolongement du précédent.

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Ecrit le : 10/09/2010
Categorie : musique
Tags : musique,pop,rock,2000s

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