Musique - Joan Baez - Paris 2011

Tenir une salle de 1000 personnes avec juste sa voix et une guitare, ce n’est pas donné à tout le monde. Joan Baez nous a encore fait la démonstration de tout son talent hier soir au Grand Rex lors d’un concert de près de deux heures.

Après 50 ans de carrières, on peut se dire qu’on va avoir droit à un show sans surprise. Mais avec la richesse du répertoire de Joan, c’est toujours un plaisir de la voir et de la revoir, même à chacun de ses passages parisiens. Le public y est donc varié, entre jeunes adultes et vieux afficionados, fans enamourés et amateurs de folk ou de blues.

Si, lors de son dernier passage au palais des congrès, elle avait ciblé des morceaux blues et country, cette fois elle revient avec une tournée “best of”, reprenant ses plus grands succès et quelques surprises dans une atmosphère intimiste. Ainsi la scène n’a pas de décor en fond, ni même de jeu de lumière sophistiqué.

Joan arrive d’abord seule avec sa guitare, vétue d’un simple chemisier blanc et d’un jean et d’une écharpe orange comme tout accessoire. La voix, bien que plus grave que dans sa jeunesse, est toujours là, assurée et mélodieuse. Quelques mots de français, qu’elle nous dit réapprendre, et elle commence son tour de chant. La salle l’écoute avec admiration, voire passion pour les plus fans. Des applaudissements nourris accueillent Farewell, Angelina, ou encore le très prenant House of the Rising Sun (les portes du pénitenciers pour les français). On lui pardonnera volontiers les hésitations de son français lorsqu’elle entonne Le Déserteur de Boris Vian, toujours un grand moment dans ses concerts français et malheureusement toujours d’actualité (elle l’adressera au président Obama ce soir).

Après quelques chansons elle est rejointe par son complice Dirk Powell, musicien multi-instrumentiste spécialisé Bluegrass. Violon, basse acoustique, ou piano, sa voix se marie à merveille à tous ces arrangements épurés. Elle saluera au passage son ami Maxime Le Forestier, présent ce soir, pour chanter encore d’autres de ses succès comme Blowin’ in the wind, ou Diamonds and Rust. Combien de chansons a-t-elle chantée déjà? Nul ne sait, le temps n’ayant pas de prise sur elle ou son public dans cette salle. Et pourtant, il faut bien terminer : elle nous salue une première fois avnat de revenir pour ce qui sera le premier rappel. On a droit ensuite à de multiples allées et venues, le public se levant et se rapprochant peu à peu de la petite scène du Grand Rex. Gracias a la Vida, Heres to you, ou Imagine sont autant de grands moments d’émotion dans cette soirée qui montre que l’amour qu’elle porte à son public est réciproque et que ce n’est pas seulement “a four letter word”, comme elle le dit dans la chanson.

C’est donc toujours à regret que nous quittons tous la salle après un dernier “aurevoir” de l’incarnation de la folk qu’elle est devenue. Et c’est avec impatience que nous attendons sa prochaine venue, d’autant plus qu’elle prolonge sa tournée européenne de quelques dates. Alors ne la ratez pas si elle passe près de chez vous.

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Ecrit le : 30/03/2011
Categorie : musique
Tags : concert,folk,live,Musique,2010s

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