Automobile - Le secret bien gardé des voitures électriques

C’est le grand buzz du moment dans l’automobile. L’avenir serait à la voiture électrique, celle qui ne  consomme plus d’essence, ne pollue plus, soit disant. Mais qui parle de la consommation de ces véhicules?

Les constructeurs automobiles, quels qu’ils soient, voudraient nous faire croire que toutes les voitures électriques ne consomment rien, qu’elles ont toute le même coût de recharge, c’est-à-dire bien moins qu’un plein. Pourtant entre une Tesla de plus de 100 000 Euros et une Nissan Leaf, il y a de sérieuses différences, tout autant qu’entre une Porsche Boxster et une Renault Clio.

Je ne vais pas parler ici de la pollution induite par la recharge, sachant qu’il faut bien produire l’électricité. Je ne parlerai pas non plus du recyclage des batteries, ceci ayant été abordé succinctement dans un autre article. Je vais m’en tenir à l’aspect le plus méconnu des voitures électriques : la consommation.

Un moteur électrique, comme tout appareil électrique qui vous entoure, a une consommation électrique. Votre ordinateur, sur lequel vous lisez cet article, en a également une. Gardons cette comparaison avec l’ordinateur : Le petit netbook consomme 10 à 15Wh et avec une batterie de taille similaire à un pc portable normal, va pouvoir avoir une autonomie 4 fois supérieure. En effet, le portable « normal » consomme entre 50 et 70Wh. Le gros PC de gamer avec la carte graphique dernier cri est plus à 250 à 450Wh et n’imagine même pas tenir sur une batterie. Ainsi, pour une même taille de batterie, on a des autonomies différentes, la batterie ayant une capacité. Pour les voitures, les constructeurs procèdent à l’inverse en visant une autonomie seuil (200 km par exemple), et en dimensionnant la taille des batteries autour de ce paramètre. Il y a évidemment un paramètre coût et un paramètre encombrement qui interviennent. Dans une Tesla avec un châssis poutre, il est possible de mettre pas mal de batteries et le coût important permet aussi de mettre les plus efficaces. Pour un véhicule urbain plus petit, on vise à maximiser l’habitabilité et l’encombrement s’en trouve d’autant réduit et le coût également.

On pourrait donc comparer le capacité totale des batteries à la taille d’un réservoir puisque l’on vise l’autonomie. Et le ratio entre la capacité totale des batteries et la vitesse à laquelle elles se vident donneraient la consommation du véhicule. Une Tesla a une capacité de 70kWh et est donnée pour une autonomie maxi de 480km soit une consommation de 0,144KWh/km. A l’opposé nous avons une Citroen C-Zero de 16KWh qui est donnée pour une autonomie maxi de 150km soit 0,107KWh/km soit seulement 25% de moins qu’une Tesla. La voiture de l’année, la Nissan Leaf a 24KWh de capacité pour 160km par contre, ce qui donne un piètre 0,150KWh/km, rançon du coût maîtrisé de l’engin. (une voiture essence comparable consommerait 0,59KWh/km avec le pouvoir calorifique de l’essence tandis qu’une diesel serait à 0,50KWh/km)

Faisons maintenant un parallèle avec l’électroménager et la classification énergétique A, B, C, D…. Il est très possible de prévoir le même type d’étiquetage pour les voitures électriques, ce qui n’est pas prévu pour l’instant, toutes étant systématiquement en A pour les rejets de CO2. Pourquoi pas un A1, A2, A3 à l’avenir pour ces véhicules spécifiques en ne tenant pas seulement compte des données constructeurs mais du cycle de consommation des autres véhicules. L’automobile magazine avait procédé à une telle mesure sur la Mitusbishi i-Miev (jumelle de la C-Zero) et obtenait une autonomie plus proche de 90km, le véhicule n’ayant pas un calculateur moteur capable de détecter le cycle pour se mettre dans un mode particulier de fonctionnement.

On voit bien que tant que l’on jugera de l’unique CO2 directement émis par le véhicule, la consommation électrique n’aura pas le droit de citer dans les véhicules vendus. Tout juste connait-on quelques performances sur ces véhicules dont les accélérations au démarrage sont bluffantes. L’autonomie n’ayant pas encore atteint le seuil d’acceptation pour que tout le monde puisse rouler en électrique, il y aura encore quelques années à passer avec le voile du secret sur toutes les performances réelles de ces véhicules confidentiels.


Ecrit le : 10/01/2011
Categorie : automobile, environnement
Tags : Automobile,énergie,consommation,voitureélectrique,environnement

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