Cinéma - Ben Hur de William Wyler (1959)

Dans la catégorie péplum, il reste l’archétype du genre, sans trop de kitsch ou de démesure et avec une scène mythique.

J’ai vu ce film pour la première fois en étant adolescent et j’ai du le revoir deux ou trois fois depuis. Avec 214 minutes et des soirées télé qui commencent de plus en plus tard, il faut quand même être motivé. On en a même oublié le sous-titre «A tale of the Christ»…Hollywood a été friand des fresques bibliques. Le roman et le film qui en est issu, parlent d’une manière détournée, du Christ. Nous sommes à Jerusaleme en l’an 15 (quoiqu’à l’époque on comptait autrement…) et Ben Hur est un riche héritier juif qui se retrouve accusé de tentative meurtre. Sa famille est emprisonnée aussi et sa fortune saisie. Le voilà trahi par un de ses amis et envoyé dans les galères…Après diverses aventures, le voilà de retour avec l’envie de se venger. Et sur le chemin de cette vengeance, il croise le «Roi des juifs» mais ce n’est pas le combattant qu’il espérait face au diktat de Ponce Pilate…

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Quand je parle d’archétype d’un genre, il paraît bien étrange tout de même que les États-uniens se soient passionnés soudain pour la période romano-egyptienne …Si ce n’est à cause ou grâce au Christ. Le genre suivra d’autres chemins en Italie et ailleurs sans cette motivation religieuse….mais on le doit apparemment à Alice Guy. Mais Ben hur fut déjà le premier aux USA dans une version de 1907 suivi de David et Goliath, là aussi avec un épisode de la Bible. Dans un pays où la religion est si importante, ce n’est guère étonnant d’en faire un divertissement cinématographique. Ce cilm n’en est que la troisième adaptation (sur 5 recensée). Charlton Heston incarna à cette époque d’autres héros marquants, notamment le Moïse des «10 commandements» chez DeMille, après une série de héros de Western. On retrouve d’ailleurs la même actrice (Martha Scott), pour jouer la mère du héros dans les deux films. Ce qui marque dans le film, en dehors de la course de char, c’est évidemment son gigantisme qui doit aussi faire oublier la télévision au public. Nous sommes dans du Technicolor boosté par un format large. Il faut en donner pour son argent (il coûta 15 millions de dollars à l’époque). Comme il se doit, tout est tourné à CInécitta en Italie pour des raisons de coût et de spécialisation de ce studio dans ce genre.

Force est de constater que tout cela se voit à l’écran par l’ampleur des décors et de la reconstitution. Les fameux chevaux blancs (bien qu’improbable) rajoutent à la cinématographie de cette scène mythique. Pourtant, à le revoir, on ressent presque de l’impatience par rapport à cette scène dans une longue mise en place de cette saga. Même l’histoire du Christ n’intervient qu’épisodiquement comme un fil rouge dans ce film qui tiendrait plus de l’aventure. On abuse des effets de lumière comme pour lutter contre le Moïse de la concurrence. Plus que le début, c’est la fin qui tend à étirer inutilement le film. Passé l’effet de l’image, le specatateur d’aujourd’hui peut rester sur sa faim. Les trucages de la bataille navale n’ont plus le même impact non plus. Une évolution de style aussi que l’on compensera en considérant la valeur du film dans l’histoire du cinéma. Il est symbolique d’une époque, d’une course aux moyens qui failli tuer les studios. Alors je ne le regarde plus avec les yeux d’enfant ou d’adolescent que j’eu la première fois. Est-ce que les notes ont un sens pour le placer ou pas sur un piédestal ? A voir.

Ce film fait partie du challenge IMDB Top250

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Ecrit le : 27/03/2014
Categorie : cinema
Tags : cinéma,film,péplum,cinémathèqueidéale,1950s

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