Voilà un film qui marqua ma génération, par quelques répliques, des trucages mais surtout une histoire que certains trouveront trop positive. Et alors ?

«Cours Forrest»…qui n’a pas entendu cela une fois dans sa vie ? Et bien c’est de ce film que ça vient. Robert Zemeckis nous y conte la vie de Forrest Gump (Tom Hanks), un «simple d’esprit» qui se retrouve impliqué, souvent involontairement, dans les principaux événements qui firent l’histoire des Etats-unis entre 1950 et 1980. Pour que le spectateur y croit, il faut toute la maestria technique du réalisateur. Notre héros se trouve ainsi intégré dans des images d’archive habilement reconstituées, ce qui fit déjà beaucoup parlé à l’époque, avant tous les deep-fakes faits par de l’intelligence artificielle. Mais sans bonne histoire et bonne mise en scène, le film n’aurait pas duré dans les mémoires.

Déjà, il y a le choix de l’acteur avec Tom Hanks au sommet de son art. Mais dans ce qui pourrait tourner au mélodrame ou au film sirupeux, Zemeckis n’en rajoute pas trop. Il nous donne envie d’être avec Forrest non pas pour le protéger mais parce que c’est le bon gars sympa. Ce n’est pas le «Crésus» de Fernandel mais pas loin, parfois. Lorsqu’on le voit pour la première fois, on se demande évidemment quel évènement historique suivra et comment il sera intégré à l’histoire. Mais là où le film fonctionne au revisionnage c’est par la qualité de ses dialogues (et aussi du scénario d’Eric Roth adapté d’un livre de Winston Groom)…Il y en a qui nous parlent différemment aujourd’hui (comme l’origine klanesque du nom du héros lors d’une attente à l’arrêt de bus), mais d’autres restent déjà intemporels…Et puis il faut aussi l’aspect romance impossible avec Jenny qui donne la tonalité dramatique au film. C’est peut-être ce que l’on peut aussi reprocher au film, d’user de ficelles un peu usées parfois, le tout enrobé dans la musique d’Alan Silvestri.

Je suis bon client de ce genre de chose alors ça passe très bien pour moi. D’autres se contenteront de tous les nombreux clins d’oeil à la pop culture et à l’histoire des USA disséminés dans le film. C’est aussi quelque chose que Zemeckis reprendra un peu plus tard dans sa carrière sans évidemment atteindre ce sommet. Tom Hanks aura encore l’occasion de développer ce personnage un peu naïf et à la fois gendre parfait. Même si ce n’est pas pour moi le must du genre, c’est un film qui dégage une aura de sympathie et ne peut que demander à être revu. La marque des grands films.

Ce film fait partie du challenge IMDB Top250

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