Musique - Thomas Azier – Hylas (2014)

Le musicien néerlandais Thomas Azier a mis 5 ans avant de présenter son premier album, Hylas. 5 années passées à Berlin, une ville qui l’a inspiré pour un album qui fait le buzz en ce début 2014.

Hylas a été le fruit d’un travail progressif. Deux EP étaient sortis en 2012 et 2013 afin de préparer la sortie de ce travail de longue haleine. C’est aussi le résultat d’une réflexion sur la vie de ce jeune artiste qui dit avoir muri dans sa musique. Entre electro, pop et ambient, il a exploré bien des pistes.

On retrouve immédiatement une efficacité dans cette intro choeur-synthé où il pose sa voix. On retient d’ailleurs plus le son et les arrangements que la signature vocale, assez oubliable. C’est dans des sonorités volontiers rétro qui rappeleront les années 80, la new wave, que l’on s’embarque. On pense même à Depeche Mode dans ce “Ghostcity”. Le refrain est catchy à souhait et en fait le premier hit en puissance de l’album.

“Verwandlung” est plus ambiancé, lent, avec une rythmique plus RnB, des samples qui installent plus l’ambiance dans la tonalité globale de l’album. Thomas Azier appuie sur ce point avec des couplets moins efficaces sur “Rukeli’s last dance” mais des refrains dansant et toujours un son très rétro qui installe l’album dans le style electro du moment (cf **Kavinsky **par exemple) . La voix haut perchée, les lignes de synthés, les boites à rythmes, voilà qui crée immanquablement une impression de retour dans le Berlin foisonnant des années 80. “Red Eyes” en est un parfait exemple et on voit que le chanteur flirte intelligemment avec ses limites, ajoutant en fragilité. Parfois il se masque derrière de grossiers effets synthétiques, comme dans “Angelene”, pour mieux mettre en valeur les instruments. “How to disappear” est un pur titre pop, arrangé à la sauce du moment, qui aurait là encore pu apparaître dans “Driver”, tant la similitude est criante. Mais Azier y ajout une ligne de synthé Dance dans un discret fond sonore, …comme pour rappeler son origine hollandaise. Paradoxalement, le “futuresound” mèle à la fois un son qui se veut futuriste mais rappelle le passé sur une mélodie pop plutôt sympahique.

Les mélodies sont d’ailleurs le petit plus qui n’est pas toujours exploité à sa juste valeur. On s’étonne des breaks dans “Shadow of the sun” où cette fois le couplet est plus proche de la pop RnB US. On sent qu’il explore des idées, qu’il ne se contente pas de coller à une mode mais se fait au plaisir. Il se fait plus incisif sur “Yearn Yearn”, où il ne manque qu’un refrain à la hauteur des couplets plutôt inventifs. Il peut être aussi planant à force d’effet sur “Golden Wave”. Il cède aussi aux “Sirens of the citylight”, où on se croirait revenu à l’époque de Wham avant d’entoner un refrain eurodance. Bref, on sent à la fois les chemins empruntés, les demi-tours, les regards vers le passé.

Si l’artiste se cherche encore, il y a un véritable talent dans des arrangements et des choix mélodiques. Tout cela paraît parfois hésitant, maladroit mais captive par son ambiance. C’est peut être finalement la force de l’album : rendre une atmosphère. Et on attend impatiemment la suite, autant comme interprète que comme producteur.

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Ecrit le : 16/06/2014
Categorie : musique
Tags : electro,Musique,Pop,2010s

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