Web - Petite histoire d'un internaute - 1999 à 2001

Suite de l’article : C’est en voyant des jeunes bacheliers curieux de comprendre les méandres de l’internet que je me suis revu à mes débuts, il y a pratiquement 18 ans. L’occasion de raconter ma petite histoire du web, où peut-être d’autres se retrouveront…

On commence quand même à parler d’un nouveau format musical, le MP3. Des amis m’ont passé des albums sur des CD gravés comme cela…10 albums sur un cd, c’est super mais ça ne reste lisible que là dessus. Mes enceintes ne sont pas trop pourries alors je m’en contente bien. Youpi, j’ai trouvé un site où trouver des titres nouveaux. Mais j’ai grillé mon “forfait” rien que pour récupérer la chanson : Ca fait un peu cher pour l’instant. Pourtant, petit à petit, la bataille des fournisseurs d’accès continue de plus belle et on peut avoir de plus en plus d’heures pour de moins en moins cher. Il y a même un certain Free qui fait son trou au milieu des freesurf, liberty surf, world online et toutes ces offres gratuites. Bon, pour l’instant, j’ai de bonnes performances et ça déconnecte moins qu’avec AOL chez mon FAI.

Avec tout ça, il reste tout de même le problème de laisser l’accès à la ligne téléphonique. Ca oblige à avoir des logiciels pour récupérer un téléchargement commencé par exemple. Mais un ami me parle un jour d’un truc génial pour la musique : Napster ! Une fois installé ce logiciel, on peut récupérer toutes les nouveautés et la coupure ne fait pas recommencer tout depuis le début. Ok, c’est pas très légal, mais qui le saura ? Plusieurs jours pour un titre, une semaine pour un album, il faut vraiment être motivé, tout de même. Alors on s’organise avec des potes qui connaissent le gars qui a une connexion en numeris ou qui fait ça de son boulot. Ca échange toujours des CD, des disques durs, quand on s’arrange tous pour avoir le même format de rack extractible. L’antivirus fait le reste pour éviter tout problème, surtout si on va du coté des sites de Warez pour se fournir en logiciels.

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Question virus, j’ai été servi d’ailleurs. Il était même fourni par le type qui m’a installé mon premier PC…Jusqu’à ce que j’installe Norton. Depuis, c’est sans arrêt le scan de ce qui rentre et ce qui sort, une paranoia tenace qui me fait regarder des systèmes moins sensibles à cela. Un ami toujours irréductible possesseur d’Amiga rigole bien de tout cela. Je rêve encore sur les Mac Performa monoblocs et puis j’entends parler d’un système tout nouveau d’un type en Finlande. On appelle ça Linux et ça paraît encore compliqué à comprendre avec l’interface graphique à mettre en plus etc… Et puis surtout, il faut avoir un CD du truc, car c’est gros à télécharger, avec ce modem 56K. Hum, on se trouve toujours des excuses. Finalement, un jour je tombe sur un magazine avec un CD et je me lance dans le partitionnement de disque dur, l’installation, le démarrage et la configuration d’ X-Window…. Youpi, il reconnaît ma carte graphique S3 bien pourrie. Mais bon, je n’en fais pas vraiment grand chose alors j’attends un peu que ça murisse.

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(capture brummelufs)

En attendant, je découvre d’autres outils sur ce satané windows 98. Je m’essaie aux séquenceurs musicaux, à la 3D avec PovRay et ses utilitaires, une sorte d’ancètre de Blender, finalement. J’ai aussi trouvé comment émuler la Playstation avec Bleem, un truc qui enjolive presque les jeux de la console. Un pote me prête les CD…et puis un jour je craquerai : j’en achèterai une mais ça c’est une autre histoire. Bleem disparaît rapidement sous le coup de procès avec Sony de toute façon. Mon PC me sert ensuite moins pour jouer, plus pour aller sur le net, trouver des soluces pour les RPG japonais et puis pour se perfectionner sur le langage HTML que je finirai un jour par utiliser avec un éditeur WYSIWIG éhonté…Un peu comme pour les lignes de commande et les GUI, on en oublie vite le code. Pour les recherches, Altavista a de la concurrence et j’utilise un metamoteur logiciel : Copernic . On parle à peine encore d’un nouveau moteur au nom bizarre : Google.  Et pour le fun, il y a l’émulation de mes anciennes machines, et celle des potes (UAE , évidemment ) avec déjà quelques roms en ligne.

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Après la petite page perso toute bête, j’essaie de construire une base de données en ligne mais décidément, la programmation n’est pas mon truc. Déjà sur ma période antérieure au PC, taper du code me lassais rapidement malgré la magie de voir cela se transformer en programme. Mais pourtant, il m’en reste un certains goût de la logique, de la création d’algorithmes ou de formules de calculs. Je fréquente quelques forums et sites, comme le vénérable hardware.fr où j’y puise mes connaissances en Hardware. Je me lance aussi dans la recherche des extra-terrestres avec SETI, qui est aussi (et surtout) un moyen de faire un bench de sa machine en calcul pur. Mon écran de veille est donc une suite de codes étranges et de décors multicolores et j’attends à chaque fois le nouveau paquet de données pour progresser dans la “Team”.

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Et puis un jour, en passant chez Surcouf à Paris, je craque à nouveau sur une boite bleue marquée d’un logo au chapeau rouge : La Red Hat 5 ! Cette fois, le produit semble robuste, bien suivi, avec ce qu’il faut pour faire l’essentiel. La procédure d’installation est bien plus pratique, même si c’est en mode “semi graphique” et puis on peut choisir ses packages assez simplement. Le système de package rpm est vraiment génial et la compatibilité avec ma machine est totale….sauf pour le scanner Mustek. Malheureusement, la Red Hat sera vaincue par mes changements successifs de hardware avec quelques exotismes SCSI et une valse de carte mères, cartes graphiques et écrans. Même si je reviens dans le giron Windows, j’ai toujours un oeil rivé sur ce qui se fait du coté de Linux, ou plutôt GNU-Linux.

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La révélation sera un autre système d’exploitation venu de la Silicon Valley avec un accent français : BeOS, dans sa version 5 PE puis 5 Pro. Enfin du vrai multitache, de la performance, une structure encore issue d’Unix, une interface épurée. Je peux m’y adonner à la musique, la bureautique, … Reste juste un gros manque coté retouche photo et ce qui finira par enterrer ce système : L’absence de support d’un gros éditeur de logiciel. Je fréquente les forums, écrit mes premiers articles de test pour l’ ABEille.net, vais à des réunions de fans du système. Le temps finira par tuer BeOS qui continue pourtant à vivoter avec Haiku , aujourd’hui. Il m’aura suffisamment marqué pour que je continue à prendre des éléments visuels typés Be sur Debian.

Et puis comment ne pas parler de la psychose du passage à l’an 2000 qui s’empara du monde. Des mises à jours logiciels dans tous les sens, des ventes de produits débiles et surtout un truc qui a fait changé le parc de PC de pas mal de boites. De là à y voir une conspiration de plus, il n’y a qu’un pas que beaucoup ont franchi ensuite. Oui, le net de cette fin du 20ème siècle est déjà le terrain de jeu de gens cherchant le moyen d’exprimer leurs opinions, et pas toujours les plus recommandables. Ainsi trouverais-je assez facilement des néonazis, des pédophiles et autres choses du genre. Cela existe toujours, les premiers étant plus faciles à trouver que les seconds.

Mais déjà le net change, s’accélère et le commerce arrive.

A suivre


Ecrit le : 24/06/2015
Categorie : geek
Tags : geek,Geekeries,histoire,internet,web,histoire,2000s

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