Musique - Les Poppys, Histoire du groupe

Les Groupes pour adolescents et les Boys Bands ne sont pas nés hier. En France, on peut considérer les Poppys comme les précurseurs dans une époque où liberté et musique rimaient.

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A l’origine de ce groupe, il y a la chorale des Petits chanteurs d’Asnières. C’est en 1946, au sortir de la guerre qu’un certain Jean Amoureux fonde cette chorale adossée à la fédération internationale Pueri Cantores, une association religieuse dans laquelle on retrouve aussi les Petits chanteurs à la croix de bois. Le nom définitif de la chorale ne sera pris que dans les années 50 quand ils s’installent près de la mairie d’Asnières. En réalité, ils seront plus souvent à Gennevilliers. A la différence des autres chorales, le groupe s’oriente vers une musique plus moderne qui les fait être invités dans la radio la plus influente du moment : Europe 1. En dehors de prix de concours, ils gagnent la sympathie des jeunes téléspectateurs en enregistrant la chanson du feuilleton Poly. Suivent des enregistrements avec quelques artistes dont par exemple Nana Mouskouri, Mireille Matthieu, Sacha Distel, le rêve pour ces garçons de 10 à 14 ans

Mais ce qui va véritablement faire basculer la chorale en groupe pop c’est l’idée d’Eddie Barclay de créer un groupe pour les jeunes. Et comme il confie cette mission à François Bernheim qui justement était dans la chorale des Petits Chanteurs à la croix de bois dans sa jeunesse, c’est vers les petits chanteurs d’Asnières qu’il se tourne, par l’intermédiaire de Jacqueline Herrenschmidt (Directrice artistique de Barclay qu’on la retrouvera aussi au coté de Renaud et Daniel Balavoine notamment). Dans cette période post soixante-huitarde, anti-guerre du vietnam, le thème de la paix, l’amour et de la fraternité fonctionne bien. Après un coup d’essai sur un titre pour Noel qui parle de futur et de paix, c’est un deuxième single “Non, je ne veux pas faire la guerre…” qui poursuit l’aventure. Ils enchainent en 1971 sur le hit “Non, non, rien n’a changé” (1,2 Million d’exemplaires). La chorale évoluant au fil des ans et des mues de voix les 17 Poppys changent constamment. Ce ne sont pas toujours les même qui chanteront “Love, lioubov, amour” (face B du 45 tours Non non rien n’a changé), par exemple, chanson évoquant la guerre froide. Leur succès éclipse même les Beatles, surtout qu’ils s’exportent partout en Europe. Il faut dire qu’ils sont mignons, ces gamins, avec leurs voix claires et pures, souvent dans les aigus. Ils sont le parfait mélange entre les enfants de choeur et la jeunesse hippie du moment, séduisant ainsi parents et jeunes. Les titres sont bien calibrés, fédérateurs et dans l’air du temps. Mais au fil des ans et des singles, la recette finit par s’user.

On les retrouve chez Disney à reprendre les titres de Bernard et Bianca et Mary Poppins. Les années 80 seront fatales à ce groupe, même si la chorale continue d’exister jusqu’à la disparition de Jean Amoureux en 2009 (reprise aujourd’hui par Christian Germain). Les tentatives de continuer sous un autre nom (Abbacadabra par exemple…pour des reprises d’Abba) sera vaine pour les meilleurs de ses membres. Ainsi, on retrouvera le soliste Bruno Polius-Victoire dans l’ombre de Johnny Hallyday et Michel Sardou. Le groupe fera malheureusement parler de lui par des procès intentés par une poignée de membres à Barclay pour faire reconnaître leur statut d’artiste, les bénéfices de l’époque ayant été réinvestis dans la chorale, mais étant surtout pour le producteur Eddie Barclay. Les plaignants seront déboutés et il reste aujourd’hui quelques compilations et des reformations partielles de quelques membres pour perpétuer l’esprit du groupe.

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Ecrit le : 05/10/2015
Categorie : musique
Tags : lespoppys,Musique,Pop,1970s

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