Blog - a priori,... 

Cette semaine, j’ai été tenté de relancer mon blog politique. Il est vrai qu’en France, tout devient politique, en ce moment. Le meilleur moyen de se fâcher ?

je lisais un article de Cascador qui m’a fait croire à la chronique d’un film de Kasso…Il parle de la violence des commentaires et propos qui circulent. Pas une découverte.. Juste comme ça, je me suis “amusé” à aller voir certains Hashtag sur twitter (pas besoin d’être inscrit pour ça…) et j’ai vite vu que je n’avais vraiment aucun intérêt à me réinscrire et à aborder certains sujets. Rien n’a changé, évidemment et le toptweet des sujets est parsemé d’agressions de provenances plus que douteuses. La fachosphère, on connaît, mais même sur d’autres sujets plus “libres” on a l’impression que ça se contamine. Bien sûr la haine appelle la haine, la violence appelle la violence, le truc bien connu. J’ai l’intime conviction (et vous avez pu vous en douter) que la violence est inhérente à l’Homme mais qu’un équilibre parvient tout de même à se créer en nous. Reste à éviter la rupture, l’étincelle.

Cette étincelle, j’aurais pu la faciliter en rajoutant un nouvel article sur Icezine, qui n’aurait pas été beaucoup lu après 2 mois de fermeture, déjà. Mais qu’importe. Ce qui aurait motivé cet article tient à ces amalgames que l’on fait entre des populations qui n’ont rien à voir, à ces oublis volontaires. Il faudrait ainsi rappeler la différence entre les turcs, les iraniens, les arabes, ceux que l’on appelait sémites, l’histoire de ces pays, ces régions. Il faudrait rappeler les enjeux de référendums aux frontière de l’Europe, les meetings pro et anti (car il y en a aussi), et j’en passe. Il faudrait rappeler que l’Afrique n’est pas un pays mais un continent avec une multitude de pays et donc de cultures et de civilisations dont on ignore trop souvent le passé, dans notre ethnocentrisme patenté. Il faudrait rappeler qu’un asiatique n’est pas un chinois ou un japonais. Etc…J’en reviens souvent au problème de l’éducation et de la culture, comme source de l’incompréhension et de la haine. Et j’entendais une personne à la radio parler d’enseigner l’empathie. Vaste programme, c’est sûr.

J’aime faire des parallèles avec des domaines en dehors de la politique, quand c’est comme ça.** Dans le monde professionnel,** on se retrouve assez souvent avec un problème qui tient à l’a priori. Je l’entends pas mal de la part de hiérarchiques qui considèrent que les ouvriers ne sont que des exécutants, incapables de proposer des solutions. Pour certains ça sera vrai parce qu’à force de les rabaisser, ils finissent par se contenter de ce rôle. Il faut prendre le temps de discuter, donner confiance pour relancer cela. Je connaissais par exemple un type hyperdoué pour construire des machines, des bricolages de toute sorte et très ouvert à la discussion et qui faisait un blocage dès qu’il fallait présenter quelque chose à un auditoire. Si on lui amenait ça autrement, à travers une discussion, il présentait très facilement sa réalisation avec beaucoup plus de pertinence que si cela avait été son chef. Chacun a des facilités, c’est sûr, pour des choses que l’autre n’aura pas mais mon cursus atypique m’a appris aussi à ne pas m’attacher aux étiquettes. Mais dans les hautes sphères des grandes sociétés française ( exemple, un de mes grands patrons…), on se fie plus au nom de la grande école qu’à l’expérience et aux réalisations.

J’en profite pour rajouter un petit laïus sur le film “Les figures de l’ombre”, traduction bien pourrie de “Hidden Figure”(car le jeu de mot anglais échappera aux non anglicistes pour devenir un titre banal), bon film qui raconte à la sauce hollywood (donc avec des approximations historiques) l’aventure de ces femmes mathématiciennes et noires qui ont réussi à s’imposer à la Nasa pour faire les calculs qui ont permis de réussir les lancements de fusée et de marcher sur la lune. Là encore, il a fallu qu’un ou deux hommes (puisque c’était un milieu masculin) aillent au delà de l’a priori de l’image de la femme et des noirs. Il a aussi fallu que ces femmes croient en elle encore plus pour prendre ce que l’on ne leur aurait jamais donné. Elles sont devenues les premières ingénieures aéronautiques, les premières responsables informatique, etc… Mais le titre français a un mérite, parler de l’ombre dans laquelle on laisse trop de personnes, celles qui n’auront pas le petit coup de pouce du destin pour y croire, ou simplement trouver leur voie. Les mondes se côtoient sans se voir.

Je vois bien que l’on trouve ce même comportement dans le logiciel libre, comme ailleurs. Je l’avais bien vu sur des forums ou sur Diaspora*, avec une tendance à la caste chez les devs, comme chez les utilisateurs selon leur spécialité. On voit l’utilisateur windowsien d’une certaine façon, tout comme l’archlinuxien ou le debianiste. La madame michu ou le monsieur tartempion vont être des chieurs toujours à quémander de l’aide au “spécialiste”. J’ai donné avec la famille ou des collègues. Avec le temps, je suis moins sympa et parfois je fais exprès de laisser un peu la personne dans sa merde pour la forcer à trouver la solution soi-même. Certains se braquent, d’autres ont besoin qu’on leur montre qu’ils ont fait la moitié du chemin. D’où ça vient ? de l’inné ou de l’acquis ? Pfff, je sais pas et je ne vais pas me lancer dans un thèse non plus. Mais je m’efforce de ne pas tomber dans l’amalgame. Ca ne m’empêche pas de m’énerver sur des manques de fonctions, sur des oublis de développeurs par rapport à des acquis (le raccourci clavier, l’interface tout souris ou le menu déroulant, la fonction recherche…pour ne citer que cela). Quand je fais des notices d’utilisation de matériel, je ressens bien les manques dans ce que j’écris quand je les fais tester. C’est humain, finalement, de ne voir qu’une partie du problème, d’imaginer une ou deux solutions sans s’imaginer le truc bien tordu et improbable. Je ne vais pas me dire alors que l’autre n’est qu’un con… Je m’en aperçois encore maintenant sur une résolution de problème ces derniers jours avec une analyse 5M toujours édifiante. Nous avons tous nos petites manies, nos préférences pour arriver à un résultat. Un peu comme si, on s’était dit que l’ordinateur de calcul de trajectoire de la NASA avait toujours raison et qu’un humain ne pourrait jamais faire mieux, à l’époque….en oubliant qu’il y a quand même un humain au début. cf le film plus haut.

Ces a priori vont même se glisser jusque dans la musique. On fait tout un monde du jazz, du classique, qui aiment faire de l’entre-soi il est vrai, et on caricature vite les métaleux ou les fans de pop. Tout ça pour terminer en musique, donc avec ce petit titre fusion bien léger. Et puis aussi parce que je ne sais pas comment terminer, sinon que je n’ai pas d’a priori sur les commentaires à venir.

En video : video

Ps: si vous voulez rigoler, regardez les commentaires de l’article de numerama sur les distributions Linux…une collection d’a priori, notamment de la part de musiciens 


Ecrit le : 18/03/2016
Categorie : reflexion
Tags : a prioriblogracismeRéflexionviolence

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