Bilan Automobile et Technologie 2016 et prédictions

Fin 2015, j’avais fait un billet sur l’année passée. Il en sera de même pour 2016 avec quelques prédictions… 

Je commence donc par l’automobile. Cette année post-scandale volkswagen a été marquée par de gros investissements dans deux domaines : La voiture électrique et la voiture autonome, qui bénéficie aujourd’hui d’une classification en différents stades. Certains sous-traitent, d’autres moins et ce ne sont pas forcément les premiers partis qui seront les gagnants à l’arrivée. Ainsi, on voit que le chinois BYD a perdu une alliance et que sur ce sujet, les alliances sino-occidentales ne perdurent pas. Il faut dire que le marché des grandes villes chinoises s’électrise aussi, par la force des choses. En corollaire de tout cela, c’est l’énergie nucléaire qui raflera la production dans ce pays, quand le charbon viendra à ne plus être accepté. L’hydrogène semble complètement abandonné, excepté chez les japonais (voir chez les allemands si l’on en croit une annonce de décembre mais qui ressemble à une grosse veille technologique). 2017 devrait donc continuer sur cette voie avec aussi des normes antipollution qui deviennent absurdes. En effet, ce ne sont pas les constructeurs les plus polluants qui devront faire le plus d’effort pour rattraper le niveau des meilleurs (Peugeot Citroen, Fiat, Toyota), puisque l’on tient compte des spécificités de chacun, donc des allemands vendeurs de grosse berline. On s’en tient donc à une diminution par rapport à une référence. A cela s’ajoute la réglementation américaine CAFE (Corporate Average Fuel Economy) dont le calcul pourrait être fatal à un constructeur comme Fiat Chrysler, faute de recherche et développement. Ce même constructeur est aujourd’hui visé par des enquêtes similaires à VW mais un peu plus protégé par l’administration US. C’est aussi, hasard, un des constructeurs dont les failles de sécurité sur les véhicules connectés, ont été mises en lumière (et qui semble se vendre à Alphabet alias Google…). Là dessus, silence radio des constructeurs, puisque la norme partagée par tous pour le réseau véhicule est une véritable passoire. Cela va recruter abondamment dans les mois qui viennent, en plus des activités de service sur lesquelles se développent les groupes inquiets de l’arrivée des Google ou Apple. IBM revient dans la course des services, d’ailleurs, et Google abandonne l’idée de construire une voiture.

La transition est toute trouvée pour parler Technologie. Si pour ma part, cette année a été l’occasion d’abandonner complètement les réseaux sociaux, cela ne sera pas le cas pour tous. Pourtant on risque d’assister encore à des regroupements et des disparitions. Twitter survit mais coupe des branches de son arbre. Seul facebook et ses homologues des marchés émergents pourront survivre par leur diversification et leur manne de la big data, rachetant les “nouveaux” concept pour mieux les tuer. Une manne de la data qui arrive aussi par les achats, les terminaux, et … les objets connectés, autres passoires à données. La montre connectée est un gadget qui se meurt (Pebble est sur le bord du précipice et Apple a du mal à reconnaître l’échec, tandis que motorola laisse tomber). Les tablettes rentrent dans le rang, puisqu’on retrouve un intérêt au clavier et au stylet (là dessus Steve Jobs doit se retourner à nouveau dans sa tombe). On se demande bien pourquoi puisqu’on lit de moins en moins attentivement, on écrit moins, on regarde plus. Il y a donc un gros effort à faire du coté de la facilité de montage des vidéos, et des services associés. Les mobiles android me semblent aussi pauvre qu’autrefois les PC face aux mac.

Et puis je ne peux m’empêcher de parler des systèmes d’exploitation. Je me suis remis à tester des distributions linux et j’ai été agréablement surpris par l’évolution de Ubuntu dans sa déclinaison MATE. Mais j’attends surtout la prochaine Debian, pour mon utilisation. Pourtant, je reste dubitatif sur l’avenir de tout cela, en dehors de la niche des passionnés. L’occasion Windows 10 a été ratée et Microsoft semble très fort dans son investissement du monde de l’éducation, copiant Apple sur ce sujet. Coté mobile, le logiciel libre est totalement en déliquescence (je prépare les planches pour Ubuntu touch). C’est pourtant là que se joue l’avenir des OS, autant que sur les nouvelles machines, de plus en plus verrouillées. Car les distributions ont du mal à s’installer sur ces nouveaux PC hybrides et ne trouvent un avenir que dans le …. passé : les machines d’occasion. Cela n’aura qu’un temps et à l’époque de l’obsolescence programmée, où Apple en vient à souder des disques durs sur la carte mère, je vois un avenir bien sombre pour nos systèmes préférés si personne ne prévoit un couple hardware/software vraiment novateur. Il va falloir développer des pilotes sur les machines d’aujourd’hui, en privilégiant aussi les plus vendues. Vu que je prends du matériel orienté pro, je vous laisse deviner les marques à éviter… (ac, h, pack**, …) Utopiquement, j’aimerai qu’une marque fasse le pari du tout réparable avec du GNU Linux dedans. Mais l’impact du prix est tel, aujourd’hui (comme on le voit avec le fairphone) que le marché de masse ne pourra être intéressé par ces bons sentiments.

L’année dernière, j’avais aussi parlé chiffrement. Après quelques essais, je reste convaincu que ça ne sera adopté que par des solutions “clés en main”. On peut voir le succès de Protonmail (non je ne vous donne pas mon adresse…) qui a patiemment mis en place son mail sécurisé. Cela irait jusqu’à inquiéter Google, si l’on en croit les rumeurs de censure du moteur de recherche. Aussi, les clients mails des mobiles n’ont pour l’instant rien compris, cherchant soit dans le look, ou dans des configurations compliquées du chiffrement, des manières de se différencier. Sur le marché de masse que demeure le mobile, il faut aller à l’essentiel, à la simplicité, même si l’utilisateur ne comprend pas tout ce qui se passe derrière (les utilisateurs Apple le revendiquent souvent). Aujourd’hui, le webmail de free passe par Roundcube et intègre le chiffrement PGP/GPG. Un premier pas… Il faut rassurer des deux cotés, mais de toute façon, la course à l’armement dans ce domaine ne fait que continuer.

Et puis j’ai abandonné l’idée de l’auto-hébergement, même si j’ai repéré quelques bons hébergeurs dans mes recherches, avec l’aide des collègues blogueurs. Ce n’est pas impossible pour quelqu’un de peu expérimenté mais il faut avoir du temps pour l’apprentissage d’une part et pour gérer les problèmes de mise à jour, sécurité. Un temps que je préfère consacrer à autre chose pour revenir à l’essentiel, comme je l’ai dit auparavant. Je parlerai pourtant de quelques petites solutions simples pour que chacun soit maître de ses données, en tout cas, un peu plus qu’avant. Pour les utilisateurs avancés, on trouve pléthore de solutions décrites par ce qu’il reste de mes collègues blogueurs. Une chose est sûre : Il sera de plus en plus difficile de faire tout ça à bas prix, sans passer par une petite pub par çi par là, ce qui me paraît plutôt étrange au moment où le Mo est plus bas qu’il y a 10 ou 20 ans. Il faudra aussi revenir au raisonnable dans les CMS (moteurs de sites). Et puis coté navigateur, j’ai l’impression d’être le dernier des mohicans avec Firefox qui survit. Pourtant l’ergonomie des concurrents est désespérante de conformisme et le code des pages part dans tous les sens sous l’impulsion de Google chrome. Il faudra que cela cesse un jour comme ce fut le cas pour IE et Microsoft. Un Microsoft qui rame aussi… 

… coté jeu vidéo, je vois bien que la console de salon fait tout ce qu’elle peut pour ne pas mourir. Mais il faut être réaliste : Comme dit Warren Spector, le jeu vidéo n’innove plus. Je n’ai pas vu l’ombre de la queue d’un concept innovant depuis des lustres. Si je traite ici de rétro-gaming, c’est bien aussi pour ça, pour rappeler que tout a été inventé dans les années 70-80, voir 90. Depuis, on ne fait qu’améliorer le graphisme ou mélanger les concepts mais il n’y a rien de nouveau, rien qui stimule mon intérêt. En plus, les indépendants ont de plus en plus de mal à faire leur trou sur mobile/plateformes indés, face aux grosses machines marketing. Le regroupement des studios et le rachat par des majors est un massacre : le jeu vidéo japonais en est un bel exemple. Vu qu’il n’y a aucune nouvelle plateforme en vue pour permettre à un microcosme d’émerger, je ne prédis pas de bonnes heures à cette industrie.


Ecrit le : 27/12/2016
Categorie : automobile, geek
Tags : Automobile,bilan,environnement,geek,Geekeries,internet,linux,logiciellibre,technologie

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