Blog - De l'enfance à l'insouciance

Cette semaine, après avoir vu le Valérian de Besson et des dessins animés, en repensant à ma pratique du retrogaming, je me posais la question de notre rapport d’adulte à l’enfance et l’insouciance qui en découle.

Car Besson a tourné Valérian par rapport à une expérience de lecture qu’il a eu dans son enfance et son adolescence. Il avait aussi ce rapport à son enfance dans le Grand Bleu et le Cinquième élément est très influencé aussi par ses lectures d’enfance. Avec le temps,** nous bonifions souvent ce souvenir, jusqu’à le fantasmer**. Il en va souvent de la même démarche dans le retrogaming et quand on rejoue aujourd’hui à de vieux jeux, les réflexes ne sont plus là mais on trouve des défauts que l’on n’avait plus dans notre mémoire. Pourtant, il y a bien plus qu’un simple partie de jeu. Il y a une sorte de voyage dans le temps, où l’on retrouve une atmopshère et des souvenirs que l’on associe à ces moments. Ainsi dans une lecture j’ai parfois une musique, et vice versa, mais ce sont aussi des rencontres, des discussions, des parties avec des amis… Et évidemment, cette nostalgie est exploitée par le marketing qui veut nous faire croire qu’ils vont nous faire revivre ces moments avec un remake.

(c) rom-game.fr et Atari

Mais l’insouciance de l’enfance est au delà des souvenirs. C’est quelque chose que nous n’avons plus en tant qu’adulte. Madame et moi qui entreprenons, malgré nous, un grand test de toutes les spécialités de la médecine (un bon sujet à suivre à la rentrée) depuis un an et demi, je peux dire que j’en ai bien besoin de cette insouciance de l’enfance. Je suis donc allé voir avec madame deux dessins animés sortis pour l’été. Tout d’abord Ozzy et la grande évasion, un dessin animé espagnol au look très américain et à l’histoire surprenante : C’est un film de genre puisque ça se passe dans une prison tenue par des chiens pour emprisonner d’autres chiens, mais c’est aussi un dessin animé pour enfants et jeunes adolescents avec tous les ingrédients du genre pour 1h30 sans trop d’ennui. Classique mais bien réalisé, sans plus. J’ai été plus emballé par Le grand méchant Renard et autres contes, production française par ceux qui avaient fait le très beau Ernest et Célestine. Alias en a parlé très bien donc je vous conseille son article (et le film) pour plus de détail. Un dessin animé qui est orienté vers les jeunes enfants mais qui, avec son humour, parvient à séduire les adultes. Il reprend en effet des thèmes et personnages qui sont fidèles à nos souvenirs d’enfance. On prend un réel plaisir à contempler à la fois le dessin et à s’amuser comme des gamins dans ces 3 histoires. De quoi faire oublier le réel…

Est-ce finalement un hasard si j’entreprend en ce moment la relecture de Bandes dessinées de mon Enfance? Je ne le pense pas. Est-ce un hasard si le retrogaming est justement à la mode? Pas vraiment. Cela répond pour moi à ce besoin de retour à l’enfance, comme il y a parfois ce besoin d’un doudou ou d’une peluche pour certaines personnes, et tant d’autres petits détails qui s’ajoutent. D’autres essaient de rattraper le temps perdu, d’avoir ce qu’ils n’ont pas eu étant jeune. Parfois ce sera un réseau de train électrique, un circuit Scalextric (référence de vieux, encore…) ou simplement…. un flipper ou une borne d’arcade à la maison. Les exemples ne manquent pas et cela m’a interpelé. Je me suis souvenu de mon propre père qui aimait justement jouer au Lego avec moi en rentrant du travail. Il y avait certainement un besoin de décompresser et de revenir à l’insouciance du jeu. Il y a juste que cela change entre les générations et que déjà je vois de jeunes adultes vouloir retrouver leurs jeux d’enfance quand ils rentrent dans le monde du travail. L’émulation a ce pouvoir magique…

Et puis, il y a aussi ce besoin que l’on ressent parfois de “retrouver ses racines”.  Je suis en train de lire une énième biographie de Charlie Chaplin et le grand maître a toujours parsemé ses œuvres d’éléments tirés de son enfance. Mais il a aussi ressenti le besoin de revoir les lieux de bonheur et de malheur de cette enfance. Cela m’est arrivé évidemment et je suis retourné voir les endroits où j’allais en vacances, par exemple, où j’ai grandi. Périodiquement, je ressens ce besoin sans mettre vraiment un lien avec un évènement du présent. C’est comme inscrit quelque part avec la résurgence de souvenirs d’enfance qui vont avec. Il y a ces moments où l’on voit quasiment se matérialiser des lieux, des personnes avec certainement un bon coût de peinture à embellir tout cela….

Car il ne faut pas non plus sombrer dans le sempiternel **“c’était mieux avant”. **Evidemment, dans l’enfance, on manque de points de comparaison et tout ce qui est nouveau paraît beau. Les premiers jeux sur console/ordinateur ont ce petit plus mais il faut bien avouer aujourd’hui qu’il est difficile de rejouer à tout. Quand Gilles parle des premiers jeux d’aventure sur Amstrad CPC, j’aurais du mal à en conseiller beaucoup aujourd’hui.  Cela m’évoquera la nostalgie mais c’est vraiment trop limité.Et je ne parle même pas des consoles foireuses d’Amstrad, sortis au moment des consoles 16bits, hein Fred. A la limite, un livre dont vous êtes le héros, ça marcherait presque mieux. La créativité en jeu vidéo a eu des périodes de creux aussi, quand on se tapait du Beat’em all, du Shoot’em up et du jeu de plateforme à longueur de semaines. Le clonage est une invention humaine assez ancienne, en fait… ou pas. Le retour à l’enfance et l’insouciance n’empêche pas d’y pencher les yeux d’un adulte qui n’a pas perdu sa part d’enfance, celle que nous devrions toujours conserver en tout instant…. ou l’inverse comme ci dessous ou l’on voit que la difficulté des jeux a baissé, gnark gnark

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Alors c’est vrai qu’ici, j’use et j’abuse parfois de ces souvenirs, de ces petits moments qui me reviennent par bribe. J’y vois parfois un refus de vieillir ou un refuge face aux épreuves de la vie, mais c’est souvent juste un petit moment de bonheur à partager, sans même y réfléchir, comme ceux qu’ont partagé avant mes parents et grands parents avec moi, avec d’autres outils, bien plus directs… Des moments d’insouciance, c’est sur, ce qui n’a rien de péjoratif.

Et comment terminer autrement que par cette chanson intemporelle qui me tire toujours des larmes :

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Ecrit le : 05/08/2017
Categorie : reflexion
Tags : blog,enfance,Réflexion

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