BD - les Tuniques bleues 59 - Les Quatre évangélistes de Cauvin et Lambil (2015)

Je n’avais pas relu un tome des Tuniques Bleues depuis 20 ans, je pense. Avec 59 tomes, cela en fait une des séries BD franco-belge les plus prolifiques, surtout que c’est toujours le même scénariste, Raoul Cauvin, qui est au commande depuis 1968!

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Pour ceux qui ne connaissent pas cette série (c’est possible ça??), il faut que je parle de Blutch et Chesterfield, deux cavaliers nordistes pendant la guerre de sécession. Nos deux héros n’en sont pas vraiment car le Caporal Blutch est traumatisé par les charges à cheval et tombe systématiquement avant d’arriver devant l’ennemi et ne désire qu’une chose : Déserter. Le Sergent Chesterfield est plus proche du héros, détestant justement les déserteurs est celui à qui il arrive toutes les crasses, notamment celle d’être avec Blutch. Et depuis 1968, ils ont tout connu. Cette BD m’a accompagné depuis mon enfance et adolescence et m’a initié à cette guerre méconnue chez nous. J’avais un copain de classe qui avait pratiquement l’intégrale et j’en empruntais d’autres à ma bibliothèque. Cette guerre, justement a pourtant une importance historique cruciale, notamment vis à vis de la première guerre mondiale pour l’armement et les tactiques employées. J’ai donc été familiarisé avec des éléments historiques, des batailles, des personnages, que l’auteur ne manque jamais de commenter, d’ailleurs.

C’est le cas ici encore dans ce tome 59 consacré au Capitaine Pendleton, un évangéliste sudiste qui troqua l’habit religieux pour l’uniforme. Il faut dire qu’il est issus de l’académie militaire de Westpoint. Évidemment, nos héros vont devoir détruire la batterie d’artillerie dirigée par Pendleton, en se faisant passer pour des prêtres. Et je m’attendais à pas mal de gags sur ce thème. Bon, …. je suis resté sur ma faim. Je m’attendais à une intrigue un peu plus évoluée, des rebondissements moins téléphonés et un humour plus percutant. Ca reste efficace mais moyen par rapport à l’ensemble de l’oeuvre. Je m’y attendais quand même un peu, car en 59 albums, on s’essouffle, c’est normal. Et pourtant j’ai retrouvé mes héros de jeunesse avec plaisir. Tant et si bien que maintenant, je vais ressortir les vieux albums de la naphtaline et parler des meilleurs, enfin, ceux qui m’ont marqué. Cela vaudra sûrement pour d’autres séries, d’ailleurs.

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Cet album s’adresse quand même aux fans, rappelant des petits détails dans la vie de nos héros. Cauvin vit peut-être sur ses acquis mais c’est mérité car il ne sombre pas dans le ridicule, ne vend pas son âme au diable avec produits dérivés et adaptations. Et ça je respecte, comme il respecte son lecteur. Au moins, cela m’a fait découvrir ce Pendleton, que je rajoute à ma petite histoire intérieure de la guerre de Sécession. Il existe d’ailleurs d’excellents ouvrages sur le sujet, même si peu ont été traduits en Français. J’avais lu une bonne partie de celui de James McPherson, 1000 pages très détaillées, pesantes mais qui aident à mieux comprendre le conflit, ses racines et ses conséquences.

Et avec cet album, j’ai eu envie à un petit retour aux sources de la BD franco-belge qui a bercé mon enfance, pour cet été et un peu plus…à suivre.


Ecrit le : 06/07/2017
Categorie : bd
Tags : 2010s,bd,franco-belge,guerre,histoire,humour,lestuniquesbleues,usa

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