Littérature - L'Arcamonde - Le dé d'Atanas d'Hervé Picart (2008)

Premier épisode d’une saga de 12 romans, ce livre a essayé de réunir tous les ingrédients d’un genre qui a perdu de sa superbe, le Roman feuilleton.

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Pourtant, ce n’en est pas un dans le sens où chaque chapitre ne paraît pas dans un périodique quelconque. Mais le style est beaucoup empreint de cela avec l’usage du suspens en fin de chapitre, l’attente d’une réponse à une question. Mais avant toute chose, il faut parler de l’auteur : Hervé Picart. Il s’agit bien de l’ancien rédacteur du magazine rock Best, célèbre dans les années 70-80 face à son concurrent Rock’n Folk. C’était une époque où l’on savait un peu plus ce qu’était le rock en France, l’époque des Eudeline, Blum à la rédaction , où l’on découvrait le progressif avec un de ses fans, Picart qui sera aussi musicien. Mais l’homme est aussi et surtout un professeur de latin et grec, ce qui nous amène naturellement à parler du style de cet ouvrage.

Je disais que ça ressemblait à du roman feuilleton, genre qui était à la mode à la fin du 19ème siècle et au début du 20ème. A lire ce premier tome, j’ai eu le sentiment étrange d’un style très classique français avec un vocabulaire à la fois populaire et précieux. Picart use et abuse de mots complexes, comme pour affirmer son style, à la manière d’un grand solo de rock progressif. Cela donne quelque chose d’hors du temps. Et son héros, Frans Bogaert, est aussi hors du temps.

Il est antiquaire à Bruges (Picart est de Douai) et reçoit un jour la visite d’une mystérieuse femme blonde qui lui confie un dé bien étrange. Charge à lui d’en découvrir l’histoire. Bogaert a perdu sa femme il y a 6 ans : Elle a disparu sans laisser de trace. Il est maintenant accompagné de son assistante Lauren, une jeune femme ressemblant à Bacall (Bacall… Bogart… vous suivez ? ). Il s’agit donc d’une enquête policière et ésotérique qui va nous emmener dans les légendes lituaniennes.

L’univers est donc dépaysant. Je connais mal Bruges et ses lieux. Je connais encore plus mal la mythologie lituanienne mais Picart parsème son roman de parallèle avec d’autres mythologies. En dehors des nombreux rebondissements et des personnages rocambolesques, il n’y a pas énormément d’action. On a d’un côté des similitudes avec Dan Brown pour la richesse culturelle des références et le lien bâti entre elles, mais sans les courses poursuites et cascades spectaculaires. C’est plus l’ambiance d’un film noir psychologique. L’écriture hors du temps donne presque un côté steampunk, sans les machineries.

En dehors de l’originalité du contexte, je n’ai pas été bouleversé par le scénario. C’est très bien fait et à la fin de cette nouvelle édition (2016), on découvre un autre intérêt pour la série complète. C’est au lecteur d’enquêter à son tour. Il y a également l’introduction du second livre. J’ai donc lu cela avec plaisir mais je préfère faire une pause pour mieux apprécier la suite… Est-ce que j’en parlerai ? C’est typiquement le genre de livres où l’univers a une grande importance.

PS : l’éditeur Castor astral a aussi édité un Best de Best, le magazine.


Ecrit le : 15/05/2018
Categorie : litterature
Tags : 2000s,enquête,fantastique,littérature,thriller

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