Blog - Les Boutiques du Boulevard Voltaire

Dans les années 90-2000, c’était la mecque du jeu vidéo à Paris. On y trouvait les imports, les puces pour les consoles et les jeux d’occasion… Mais aujourd’hui où tout devient dématérialisé et mobile, que reste-t-il?

Autant vous le dire tout de suite, ce n’est pas comme la Rue Montgallet mais ce n’est pas non plus comme la grande époque de la Playstation, du puçage des consoles et des imports. L’âge d’or est l’époque PlayStation 1 et 2, à l’époque où l’on faisait souder des puces pour pouvoir jouer à des jeux gravés et où on ne commandait pas sur Internet. Une activité un peu borderline mais qui n’empêchait pas pour autant la vente de jeux. Il reste des piliers, c’est sûr, d’autres boutiques subsistent un peu aux alentours tandis qu’on a aussi de la réparation de téléphonie à la place ou alors carrément autre chose. En fait, on se retrouve devant un marché de niche maintenant et qui s’oriente vers le rétro-gaming, la collection ou les goodies. Et tout ça se situe en prenant le boulevard Voltaire de Paris du côté de la place de la République, coté gauche.

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Souvenez-vous, il y a encore 5 ans, on avait des magasins GAME ou Micromania dans tous les centres commerciaux. On avait aussi Ultima ou Difintel, Virtua mais c’est un peu comme Videofutur, ça a disparu ou ça s’est réduit comme peau de chagrin. Et pourtant le jeu vidéo n’a jamais été aussi présent dans notre société. Les boutiques du Boulevard Voltaire étaient déjà en avance de phase. Outre le scandale de trafics de jeux qui en a fait fermer quelques unes, il y a eu une évolution vers les vieilles consoles, les éditions limitées ce qui attirait finalement plus le hard-core gamer que monsieur tout le monde. Quand j’allais là bas, c’était pour dénicher la perle rare. J’y ai acheté une DS lite import, par exemple, parce que je voulais la couleur inédite et qu’elle tardait à sortir en France. Et je vous passe les cartouches GBA que j’ai “chiné” à une époque où ça ne se bradait pas.

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Aujourd’hui, il reste Sat.Elite, Hobby One, Maxxi Games ou Stock Games. Ces noms parlent aux anciens comme moi. Ils font toujours de la réparation mais on sent une orientation dans le oldies, pas forcément la grosse nouveauté qui peut s’acheter sur le net, de toute façon. Et puis en plus Maxxi Games avait joué contre EA avec Fifa 15, donc on peut le comprendre. Il y a aussi du magasin de Japanimation et goodies, ce qui finalement reste dans l’esprit geek de l’époque. Comme on l’a vu récemment avec l’évolution et la disparition de Nolife, le public de ces boutiques ne recherche plus la même chose. Les consoles ne se pucent plus mais se piratent de manière logicielle. Les imports peuvent se commander sur le net, tout comme les accessoires. Alors on vient pour chiner, pour dénicher des raretés.

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Mais il manque évidemment l’excitation des sorties, les files d’attente. On peut discuter avec les vendeurs sur les jeux arrivés, se faire conseiller parfois mais la nostalgie rend aussi l’expérience bien différente. Surtout que les bonnes affaires deviennent rares par rapport à ce que l’on peut trouver sur le net. Fort heureusement, cette lente évolution n’a quand même pas abouti à un remplacement par des boutiques de fringues. Le Boulevard Voltaire reste calme, dans sa vocation de grand axe de l’est de Paris. Et puis l’activité de réparation reste encore valable, lorsque la console est hors-garantie. Il faut bien avouer qu’elles sont fragiles, ces consoles modernes. Ma PS3 a eu droit à son changement d’alimentation par mes soins et ma XBOX 360 a échappé miraculeusement aux pannes. J’ai tout de même eu des expériences plus ou moins fructueuses selon les enseignes, par le passé.

Alors pas sûr que ce quartier conserve autant d’enseignes sur ce secteur d’activité dans l’avenir. Ces boutiques sont un peu comme les disquaires il y a 10 ans. Elles ont connu le creux de la vague et essayent de survivre pour attendre la reprise du secteur avec les vrais passionnés.


Ecrit le : 21/04/2018
Categorie : geek
Tags : 1990s,geek,Geekeries,histoire,japanimation,jeuvideo,Réflexion

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