Blog - Faire table rase, avant les grandes manœuvres

L’été, j’aime profiter de la pression qui retombe pour réfléchir, me poser, ranger. De grandes manœuvres, en quelques sortes qui parfois aboutissent à des décisions radicales, comme faire table rase du passé.

Je range, je trie, je rationalise, je n’éparpille pas façon puzzle. Maintenant que je n’ai plus qu’un seul blog à gérer, plus son backup, je me demande quel intérêt de garder encore Icezine et Histozic vivants. Je me laisse encore quelques semaines de réflexion et surtout pour faire le tour de tous les liens morts qui subsistent ici (quelques centaines tout de même). Je n’en ai pas fait autant sur tous les différents réseaux que j’ai pu utiliser par le passé. Ma nouvelle règle est de rester présent en veille, sans faire quelque chose dessus. Alors si je commence par ordre de popularité, ça donne :

Je pourrais résumer cela par “L’instant c’est la passion, le temps long c’est la raison” et c’est bien la passion, dans le sens philosophique du terme qui domine les réseaux sociaux. Par contre je vois encore des blogueurs supprimer ou sinon centraliser ou vouloir centraliser les commentaires dans un outil connecté genre Disqus mais avec Activitypub. Niet pour moi … ca sera “décentralisé” chez moi ( quoiqu’ici c’est centralisé chez un tiers) et sans interconnexion si possible et surtout modéré par moi même. Ce qui là aussi nécessite le temps long et pas l’instantané. Je ne parlerai pas ici de Stoïcisme, de Bouddhisme etc… Mais il y a toujours à apprendre dans d’autres types de pensée que celle qui domine, que celle qui nous fait suivre aveuglément des modes.

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Buddha, peinture de la dynastie Joseon, Corée, 1703

Faire table rase, c’est aussi le rangement à la maison, toutes ces choses que nous gardons pour rien, ces souvenirs devenus sans valeurs, même à la revente. Nous vieillissons, nous grossissons, nous devenons plus raisonnable, parfois trop. Le gazon repousse le temps d’une pluie estivale, tandis que celui au sommet de mon crane commence à disparaître. Je regarde les plantes qui ont du mal avec la sécheresse. Je me dit que le tonneau se vide plus qu’il ne se remplit d’eau et puis soudain c’est l’inverse. “Il n’y a plus de saison ma bonne dame”, on ne sait plus quoi mettre le matin. Nous ne sommes pas à plaindre pour autant avec nos trentaines de degrés et quelque grêlons…Ce n’est pourtant pas fini. C’est dans ces moments donc que l’on prend conscience du temps qu’il nous reste, du temps passé, de ces choses qu’on entasse dans une vie, croyant vainement avoir le temps de revenir en arrière.

Je reviens souvent au temps, la pierre angulaire de la quarantaine. Je limite les rubriques ou j’ai des idées pour les prochaines. Je m’étonne pourtant d’avoir encore de nombreux sujets, films, livres, musiques à aborder. Il y a tant de sujets que finalement, je me dis que ce blog pourrait bien survivre à toutes les modes du net. Mon choix d’avoir pris une plateforme hébergée, bien qu’il contrevienne à la liberté, n’est pas si stupide. J’ai le backup et la possibilité d’exporter bien sûr et si quelqu’un fait un import-export sur un nouveau gestionnaire de contenu (CMS en anglais), sûr qu’il pensera d’abord à du wordpress plutôt qu’un autre format de moteur de blog. C’est là aussi que je comprends que Cyrille quitte l’alternatif pour la masse, tout en restant libre dans sa tête comme Diego (ndr : pensez un peu à la phrase….vous allez trouver l’allusion).

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L’humain 2018? (par …moi même)

En parlant de quarantaine, vous n’avez pas pu échapper à la victoire de la France au mondial.** Il y a 20 ans, j’étais dans la rue**, pendant mon service militaire (dans un régiment qui a subi cette démonstration du lobby de l’armement, cette année à Paris), à fêter ça, même si j’avais préféré un film d’auteur japonais à la demi-finale. Aujourd’hui, je ne supporte plus l’état d’esprit qui règne dans le foot masculin (notez bien le distinguo). On me dira ce qu’on voudra mais on a une génération de joueurs qui tombent avant qu’on ne les touche, qui font de l’anti-jeu pour gagner du temps et c’est cette tricherie qu’on montre en exemple de réussite. Je dois être vieux jeu, mais je ne peux me réjouir de l’art et la manière dont cette France 2018 a gagné. Je n’arrive pas à les trouver sympathiques, malgré tous les reportages bien lisses sur eux, même si le collectif a primé sur les individualités, ni à oublier ces gens qui fêtent cette victoire en pillant tout ou en violant des femmes. Ce sont des minorités, certes, mais qui sont trop présentes pour être ignorées dans cette naïveté ambiante. Signe des temps, on a plus de vues de ces bleus sur leurs profils de réseaux sociaux que lors du défilé au pas de course sur les Champs-Élysée. Aujourd’hui ce sport exacerbe nationalismes et violence. Et en même temps, il y a tellement plus important que cette comédie commerciale.

Faire table rase, je le vois dans mon univers de travail. L’automobile se transforme et tout ce qui gravite autour avec. Je vois des sociétés qui ne font pas les bons choix de développement et risquent la disparition, tandis que d’autres ont parfaitement anticipé le truc. L’électrique, si mode aujourd’hui, ne sera pas dominante pour autant. Nous nous orientons vers une pluralité des sources mais le propulseur aura tout de même de l’électricité, convertie in-situ ou pas. Il y a beaucoup de basiques du traitement du signal, de la Compatibilité Electro Magnétique (CEM) à réapprendre. Il me reste 20 ou 25 ans à tirer? Quand je regarde d’où l’on vient et ce que l’on fait, je me dis qu’elles seront bien garnies. Mais quand je vois aussi le conservatisme de mes congénères, je me dis aussi qu’il faudra bien le double pour voir un véritable changement dans la mobilité, l’urbanisme. Et pendant ce temps là, le tourisme aussi aura changé.

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Golconde de René Magritte

Car l’été, la grande manœuvre, c’est la grande transhumance des humains vers plages et montagnes. Il y a longtemps maintenant que je décale vers Juin ou Septembre au maximum pour aller dans ces régions, préférant la quiétude parisienne l’été. Je n’apprécie jamais autant Paris que quand la ville est vidée de ses habitants (même s’il y a de plus en plus de cars de touristes et de minivans qui les déversent partout, n’importe comment). Je n’apprécie jamais autant la plage normande que l’hiver ou l’automne. Mais pour vous dire la relativité de cela, quand nous avons invité de la famille chinoise l’été en Normandie, ils trouvaient cela paradisiaque avec le peu de monde qu’il y avait sur les plages. Il faut voir les plages chinoises pour comprendre ce que sera la surpopulation de cette planète, sa destruction inéluctable. Il faut voir le sud l’été pour comprendre les méfaits du tourisme de masse et du panurgisme. Et si l’humain se moque souvent du mouton, il ferait bien parfois de s’interroger sur cette propension à faire toujours comme son voisin, voire à le jalouser.

Mais si on fait table rase du passé, il ne faut pas faire n’importe quoi, comme Maitre Gims avec une chanson militante transformée en mièvrerie (et une appropriation coupable du domaine public, au passage)… Je préfère largement quand la Bretagne rencontre l’Italie :

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Ecrit le : 21/07/2018
Categorie : reflexion
Tags : blog,futur,Réflexion,société,sociologie

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