Cinéma - Flavors of youth de Li Haoling, Jiaoshou Yi Xiaoxing et Yoshitaka Takeuchi (2018)

Ce film d’animation sino-japonais est en réalité l’assemblage de trois courts-métrages sur trois villes de Chine : Pékin, Canton et Shangaï. L’occasion aussi de redonner du sens à ces villes…

image

Dans ce thème imposé, deux studios d’animation ont travaillé : CoMix Wave Films (Your Name…) et Haoliners Animation (avec des antennes en Corée et Japon). Comme tout film à sketch, le résultat est inégal, même si ici, le traitement du dessin a de la cohérence. La première histoire va parler des nouilles San Xan, du Hunan, que l’on trouve aussi à Pékin. Le second va parler de la mode avec la fashion week de Canton et le troisième tourne autour de l’architecture à Shangaï. Mais tous ont un point commun : La Nostalgie de l’enfance ou de la jeunesse.

J’ai vraiment adoré le premier court avec la grand-mère qui allait chercher les nouilles à la boutique de son village, puis le petit fils qui voit la boutique disparaître, changer de propriétaire, puis change de ville tout en ayant encore ce souvenir d’enfance qu’il ne retrouve jamais totalement dans ce qu’il goute. On parle de l’industrialisation de la nourriture, de la perte d’âme dans la cuisine, notamment les chaînes de restauration rapide. Mais il y a surtout ce partage avec sa grand mère, ce goût que nous avons tous d’un plat de notre enfance. Bouleversant.

J’ai eu un peu plus de mal avec cette mannequin en fin de carrière et sa sœur couturière. Il y a déjà la froideur du monde de la mode, l’arrogance, la superficialité. L’héroïne manque de sympathie, à moins que ce ne soit le manager de celle-ci ? Là encore, on en revient à des jeux entre les deux petites filles, à la nostalgie, à ces moments partagés. La ville intervient assez peu, sinon pour dire qu’elle fait perdre la tête à l’héroïne.

Dans la troisième histoire, c’est un amour de jeunesse plus classique avec les études qui éloignent les gens, les déménagements et les projets contrariés. Il y a trois personnages mais ce n’est pas un triangle amoureux. En réalité, le quatrième personnage est la ville, qui se modernise et oublie son passé, ses vieux quartiers où les habitants se parlaient encore, échangeaient. Le héros, un jeune architecte, essaie de retrouver ce sens dans ses projets mais ne rencontre que l’ignorance de ses patrons. La brisure vient de son enfance, d’une jeune fille qu’il a perdue de vue avec laquelle il échangeait des cassettes audio…C’était avant les téléphones mobiles … La ville a fini par assécher son coeur, mais pas tant que cela.

Il n’y a pas que des happy end dans le film et tant mieux. Il y a de l’émotion malgré quelques ratages dans l’animation et des personnages qui manquent parfois de charisme. Mais autant pour le symbole de la collaboration sino-japonaise que pour des moments très réussis, j’ai apprécié l’oeuvre dans sa globalité. Elle nous ramène à notre enfance, malgré l’exotisme des lieux et prend alors bien plus d’universalité que l’on pourrait penser. 

En video : video


Ecrit le : 15/05/2019
Categorie : cinema
Tags : 2010s,animation,chine,Cinéma,dessinanimé,japanimation,modernité,nostalgie

Commentaires : par Mastodon ou E-Mail.