Cinéma - Antoinette dans les Cévennes de Caroline Vignal (2020)

J’ai un peu hésité avant de faire cette chronique. Tout simplement parce qu’en temps normal, il serait passé inaperçu, …. à moins d’être un randonneur ou un amoureux des ânes.

En 1997, Philippe Harel nous contait déjà une comédie de moeurs sur fond de randonnée, avec ses amours, ses aventures rocambolesques. Remplacez Karin Viard par Laure Calamy (découverte réellement dans la série 10%) et virez les randonneurs pour les remplacer par Patrick l’âne. J’exagère à peine. On remplace la Corse par le GR dit « chemin Stevenson » du nom du romancier qui parcourut ces montagnes et vallées avec un âne. Bienvenue en Lozère avec ses paysages trop méconnus encore. Nous sommes à moins de 50km de terres que je connais bien.

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Antoinette est une professeur des écoles qui est amoureuse d’un homme mariée, Vladimir. Elle pensait passer des vacances avec lui mais il lui annonce qu’il part en randonnée dans les Cévennes avec sa femme et sa fille, et un âne. Antoinette décide de réserver à la dernière minute une randonnée avec un âne en même temps, sans lui en parler. Mais lorsqu’elle arrive, aucune trace de Vladimir. Le seul qu’elle rencontre, c’est Patrick son âne et un groupe de randonneurs à qui elle confie son histoire.

Décidément, les réalisateurs manquent d’imagination car Laure Calamy se retrouve dans un rôle de femme adultère comme dans 10%. Enfin son premier rôle et sa truculence suffisent à tenir le film hors de l’ennui, surtout face à des partenaires aussi transparents parfois (à l’exception notable de Denis Mpunga toujours aussi profond et magnétique). A la fois Road movie et Buddy movie, c’est un « donkey road movie », ha ha. Les meilleures scènes sont celles où Laure Calamy parle à son âne (jazou, révélation de l’année) qui fait preuve avec son regard de bien plus d’expressivité que bien des acteurs et des hommes dans la vie. Sensibilité, Intelligence, Humour, l’âne est un merveilleux compagnon de route pour qui sait prendre le temps de le connaître. Les conseils du propriétaire de Patrick sont un peu étranges quand on connaît cela…Mais bon, il fallait des scènes d’introduction. On voit que Laure Calamy sait faire ensuite par la manière qu’elle a de le « tenir » ou l’accompagner.

L’autre intérêt est dans les paysages, la nature, ce dépaysement si proche de nous. La scène « Blanche neige » est amusante mais comme d’autres rencontres, ça tourne un peu au sketch qui n’est pas exploité dans l’histoire. Il y a même une ambiance de western parfois aidée en cela par les paysages. On ne s’ennuie donc pas mais je suis resté dans le sentiment d’avoir vu une honnête distraction sans comprendre vraiment où la réalisatrice voulait emmener son personnage pourtant en quête de liberté. Je ne suis pas allé voir « mes ânes » préférés depuis quelques mois et ça me manquait sans doute beaucoup, autant que cette ambiance de randonnée. Pour ça, le film est une bonne promotion. Est-ce que ça mérite le déplacement en dehors de ces intérêts ? Pas sûr.

P.S. : il y a certainement des propriétaires d’ânes qui proposent des randonnées près de chez vous. Même en région parisienne d’ailleurs puisque j’en connais un dans le Val D’oise. L’association ADADA recueille aussi des ânes abandonnés ou maltraités.

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Ecrit le : 29/09/2020
Categorie : cinema
Tags : 2020s,comédie,moeurs,randonnée

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