Blog - Covid-19 et moi, épisode 11/?

J’ai repris… en télétravail. J’ai pu sortir plus librement, j’ai pu réfléchir un peu plus sur cette période passée, tenter de faire un bilan plus personnel mais aussi plus général.

Entre ce que j’avais prévu de faire et ce que j’ai fait, il y a déjà un net décalage. J’ai été préoccupé par des événements vétérinaires et même si nous étions équipés, avec toutes les solutions possibles, c’est prenant au niveau temps, émotionnel…et pas fini, quoique. Alors forcément, les rangements prévus sont partis un peu pour plus tard. De toute façon, il manque des éléments pour le faire, qui sont en plus indisponibles là où nous les voudrions. Cela nous a permis de repenser plus globalement l’organisation de la maison, les besoins. Ce n’est pas plus mal d’avoir aussi des moments pour se poser. Pour le deuxième poste de travail, pas encore de solution sinon dans une autre pièce pas très réjouissante au premier abord. A voir mais j’ai trouvé déjà de quoi améliorer l’existant. Au niveau site, internet, j’ai dépassé mes espérances, comme souvent dans mon planning. C’est bien en place, il y a juste des retouches à faire pour que ça reste cohérent entre le présent blog et sa version back-up. Je retoucherai des choses et j’archiverai sous forme de pdf quelques écrits parallèles.

J’ai pas mal réinvesti les réseaux sociaux comme twitter, facebook, mastodon, youtube et instagram pendant cette période ce qui m’a permis de faire le tri dans les utilisations. Pour Twitter, j’observe une évolution encore plus détestable vers le futil ou l’agressif, ce qui finit par déteindre sur soi-même. J’ai conservé le compte avec peu de contacts suivis, le reste est de l’automatique, j’y passe parfois, sans plus. J’ai quasi abandonné les reports de tweets en RSS, sauf pour des comptes orientés géopolitique. Pour Facebook, j’y allais pour les infos de la mairie mais j’ai fini par faire aussi une redirection vers le RSS. Il ne reste que quelques amis complètement bloqués dedans. J’ai d’ailleurs contacté ma Mairie, qui met enfin des informations sur son site, pour qu’elle rétablisse un flux RSS décent. Dire qu’elle avait eu le prix de la mairie connectée … il y a 15 ans. Instagram, c’est juste pour la distraction visuelle, c’est à dire des auteurs de BD et caricaturistes et des musées. C’était assez salvateur dans cette période de voir de la beauté et de la créativité. Mastodon, c’est plus une base arrière orientée logiciel-libre, calme, trop peut-être mais qui donne un semblant de suivi technologique et culturel. Je garde. Enfin sur Youtube, j’avais déjà un suivi de quelques humoristes, parce que ça fait du bien de rire, plus trop de chaînes sérieuses parce que je préfère les podcasts. J’y ai rajouté quelques chaînes de danse, mon pêché mignon, avec une orientation street-hip-hop ces temps-ci, à forte coloration coréenne.

Toute cette activité n’a pas empêché la création, qu’elle soit écrite (le roman feuilleton a toujours deux épisodes d’avance), qu’elle soit bloguesque (top secret…), qu’elle soit picturale. Je dessine moins ici, mais les idées sont là, notamment un projet avec un collègue blogueur qu’il faudra qu’on se décide à montrer un jour pour peut-être fédérer quelque chose. Je ne suis pas totalement satisfait du style (le mien) mais si je m’écoutais toujours, il n’y aurait même pas ou plus d’articles ici. Je me suis remis aussi à redessiner d’autres choses que je ne faisais plus, parce qu’en ce moment j’essaie d’imaginer ce que pourrait-être ou devrait-être notre mobilité de demain. J’ai donc regardé pas mal de designers qui mettent leurs inspirations sur Instagram et je suis assez déçu par ce que je vois qui tourne toujours autour des mêmes sujets : SUV, Dreamcars… désespérant ! Seul un article de Caradisiac parlant de la stupidité de la mode des SUV m’a un peu réconforté, mais alors léger.

image

Juste pour la présence…et mettre un peu de rêve

Comme je suis en télé-travail (comme 75% de mon service), je n’ai pas eu à me poser la question du transport mais j’aurai choisi la … voiture ou le vélo selon le temps. J’entends que le télé-travail intéresse enfin les entreprises. Youpi…Enfin, ils y voient surtout l’opportunité de diminuer les surfaces, de pousser à faire plus d’horaires quand ils peuvent, pas forcément le bien de leur salarié ou la pollution engendrée par les transports. Pas sûr que les bonnes pratiques de sécurité informatique soient intégrées encore. Pas sûr que l’on comprenne qu’une visio-conférence n’a d’utilité que si on présente quelque chose et ne nécessite pas forcément de voir la tronche de ses interlocuteurs chez eux ! Je n’ai heureusement pas de problème de ce côté là avec une infrastructure bien dimensionnée, un matériel fourni, pas d’abus de la hiérarchie et des habitudes plutôt en audio qu’en vidéo. Je m’inquiète un peu plus pour les collègues qui ont des enfants plutôt jeunes et pas autonomes qu’il faut garder puisqu’en Juin, ils devront jongler entre le travail et l’éducation… ou la distraction. Pour l’avoir vécu en Mars avec une collègue dont l’enfant est handicapé et dont le mari était aussi à la maison, il y aurait à voir dans l’équilibre des tâches.

Pour l’instant la reprise est légère avec des prestataires qui ne sont pas là, des demandes et des budgets non plus, des matériels en maintenance qui ne sont pas revenus. J’avais mal estimé mon avancement dans certaines tâches, j’étais plus proche du but que prévu si bien que je dois temporiser. Et puis pour ce qui est de revenir sur site, ce n’est pas d’actualité immédiate non plus. Il reste que j’ai que les tâches rébarbatives à faire, du tri dans des bases de données qui sont tellement plus pratiques sur le 24″ habituels que sur mon installation actuelle. Je vais voir ce que je vais décider, sachant que c’est quand même parce que je me dévoue pour le faire, plus que parce que je dois le faire. Oui, j’avoue, je n’ai pas confiance dans ce que feraient les autres sur ce sujet…tout simplement parce que je suis le seul à le maîtriser, aujourd’hui. Je n’ai pas eu le temps d’extraire ce morceau de savoir et l’injecter chez ceux qui me succèdent dans cette activité. Ce n’est pas la période. Il faut aussi que je gère le fait que 2 postes sur 3 sont tenus par des gens en arrêt maladie du fait de gros risques avec le COVID-19…On va devoir faire des choix, former encore d’autres personnes.

Puisque j’en suis à parler formation, parlons éducation. Même si je suis peu concerné personnellement, je m’intéresse au sujet de l’éducation nationale, ne serait-ce parce que nous avons (avions ???) beaucoup de stagiaires et apprentis ou que je vois les manques de compétences dans les nouvelles activités en développement, qui touchent l’électronique, l’électrique, le chimique, la programmation, l’informatique et le sécuritaire. Il faut arriver à maîtriser plusieurs sujets en même temps mais souvent on en a que un ou deux. Toujours ce décalage entre monde réel et monde éducatif. Mais le décalage qui m’a paru le plus criant, c’est celui entre le ministère et le terrain avec un gars qui disait que l’école était moins dangereuse que la maison. Bah voyons… Tellement vrai que les primaires et maternelles de ma ville ouvrent mardi prochain, officieusement plus comme garderies que comme écoles. Si même les élus LREM quittent le dogme J’ai ici un point de divergence avec Cyrille, même si je considère bien cette période comme une répétition générale, une occasion de mieux faire la suite. Si le risque est dans l’isolement des plus jeunes qui amène bien une véritable déprime qui engendre des violences (envers soi-même et les autres) , je ne peux pas mettre ça sur le même plan qu’une épidémie, sans en minimiser l’un ou l’autre. Il y a plutôt à se pencher sur notre société de la communication qui ne développe pas les bonnes réponses à cette isolement, sinon à fourrer des enfants devant des écrans, ces nounous 3.0. J’avais parlé il y a longtemps que ça me choquait dans les salles d’attente des médecins de voir des enfants sur le smartphone des parents ou sur une tablette. Patience, attente, silence, respect, imaginaire sont des choses que l’on n’apprend plus, parce que souvent nous en avons perdu les échantillons.

Je ne vois pas comment mettre des enfants dans des ronds ou des carrés va améliorer beaucoup l’angoisse réelle ressentie, sans même parler de l’angoisse des enseignants. Même les pays plus vertueux dans ce domaine que nous se posent des questions. Il va effectivement falloir être inventif pour transformer cela en une forme de savoir ou d’éducation. Les solutions viendront du terrain, de la base mais où remonteront-elles pour être partagées? J’en parlerai sans doute avec une amie en « première ligne » avec les plus jeunes, justement, dont beaucoup sont des enfants de réfugiés et dans des conditions précaires. Et puis le terrain, c’était comme je l’ai déjà dit, l’utilisation de ce qui fonctionnait pour faire des cours à distance, envoyer des documents, en recevoir, tout ça avec des matériels personnels et des horaires extensibles. C’était loin de ce qui était recommandé à la base, faute de compétences, de matériels, de temps, … Mais il y a eu finalement des outils « libres » qui se sont créés et regroupés provisoirement sur une plateforme du ministère avec du jitsi, du peertube etc. Réjouissant.

peinture

The Black Brook de John Singer Sargent -1908 – Tate Britain

Oui mais c’est du provisoire et hébergé par un gentil prestataire qui voudrait bien pérenniser ça en contrat, à n’en pas douter. Face à lui, on a le gros méchant Microsoft qui a déjà le contrat et qui a aussi ses solutions à mettre en avant. Entre les deux, il y a la réalité du terrain du problème de compatibilité des terminaux (pc, mac, mobile…) à la formation des utilisateurs, qu’ils soient professeurs ou élèves. Faudra-t-il intégrer l’utilisation d’outils de référence dès l’entrée au collège par exemple, accompagner les parents et demander carrément qui a ou n’a pas les moyens pour ces matériels ? L’état ne peut pas tout mais il faut mettre aussi parents et décideurs devant ce constat : L’école peut avoir encore à subir cela donc il faudra trouver comment faire. Je trouve ça passionnant et motivant. Comme je n’aurai pas imaginé il y a 10 ans travailler si bien de chez moi, on n’imagine pas encore ces possibilités.

Un autre sujet trop ignoré et lié à ce confinement, c’est l’état catastrophique des hôpitaux psychiatriques. On parle beaucoup du sort des enfants, contaminants ou pas (on ne sait toujours pas avec certitude), mais le vrai risque, celui qui peut créer des suicides, des violences, il est dans le traitement psychiatrique ou psychologique. A l’image des urgences, les services psy sont en sous-effectifs, avec parfois aussi des défauts d’approvisionnement sur les médicaments. Mais on sombre aussi trop souvent dans le tout médicament alors que c’est plus complexe et subtil que cela. Il faut du temps, de l’humain, des effectifs.. J’écoutais encore hier des collègues confinés en appartement et qui aiment passer leur temps dans la nature. Ils avaient tout de personnes déprimées, au bord de la dépression. Ils commencent à émerger mais y-aura-t-il des séquelles ? A l’échelle mondiale c’est encore pire, surtout dans des pays où le climat impose d’être souvent dehors. En France en tout cas, je suis plus inquiet pour les adultes que pour les enfants, et j’ai le sentiment que le fossé entre télétravailleurs et les autres va participer aussi à ce mal-être. L’accompagnement est à construire.

Tout cela a un coût et je disais déjà que ça va être compliqué car avec moins de rentrées d’argent, les coupes budgétaires vont être sévères. Dans mon travail, je vais revenir au système D pour la métrologie parce que plus rien ne pourra être payé, j’en suis certain. Mais pour l’hygiène et la santé? Les masques nécessaires dans cette crise, cela aurait pu être une histoire d’une dizaine de millions d’Euros et un peu de bon sens dans le stockage et la conservation. Maintenant le prix a grimpé. J’ai d’ailleurs lu une remarque intéressante sur cette gratuité des masques demandée pour tous. Une catégorie de la population doit aussi acheter des protections pour autre chose et c’est cher, pas toujours de bonne qualité… Les serviettes et protections périodiques pour les règles ! Entre scandale sanitaire et prix prohibitifs, on n’y pense justement pas. J’avais justement fait un don aux Restos du cœur dans ce sens lors d’une collecte, on n’y pense pas assez. Maintenant nous (oui bon, surtout madame mais je suis solidaire :p ) utilisons du lavable mais ça reste cher, il en faut suffisamment pour faire un roulement, il faut les garder sur soi dans un étui propre, etc…Çà ressemble diablement à ce que l’on fait pour les masques lavables tout de même. Regardez les prix des deux, vous serez étonnés, sinon scandalisés.

Tout ça fait dire que c’est une belle année de merde. J’en sais quelque chose avec un décès très éprouvant pour commencer, cette période qui heureusement me convient mieux qu’à d’autres (il faudra que l’on reparle de cette histoire de sociabilité et pas de distanciation sociale car elle est surtout physique… la distanciation sociale, c’est autre chose). Et maintenant mon fidèle compagnon félin qui va probablement nous quitter après tant et tant d’aventures communes. C’est un cercle vicieux car ce que l’on peut soigner d’un côté détériore autre chose et nous ne pouvons que conserver un fragile équilibre en essayant qu’il ne souffre pas. Des hauts, des bas, chaque jour et donc chaque jour nous sommes aussi sur le fil, prêt à tout arrêter, à partir aux urgences vétérinaires. Aucun acharnement, juste l’équivalent des soins palliatifs pour les humains. En deux mois, j’ai déjà fait 6 allers retours… avec de l’espoir et du désespoir en alternance. Alors toutes les futilités humaines me paraissent bien vaines comme ces files pour aller faire du shopping chez des esclavagistes comme Zara.

L’actualité, je la laisse beaucoup de côté car son traitement m’est insupportable. On nous montre toujours des entreprises qui sont des start-ups sans lendemain, pas celles qui emploient la majorité. On nous montre toujours des familles de cadres supérieurs bien pâles comme familles de confinés dans de belles longères restaurées de l’Orne. On n’a pas parlé de la situation dans les camps du Moyen-orient, peu des attentats qui continuent en Afghanistan, moins encore du coup d’état avorté au Venezuela qui ressemble fort à l’affaire de la baie des cochons à Cuba. Les présentateurs ont-ils peur de passer pour des … insoumis. La loi Avia nous a fait perdre, ni vu ni connu quelques libertés au nom de la lutte contre la haine en ligne. Continuons à dormir pendant que nos dystopies de demain se construisent, celles de nos enfants.

Donc j’essaie, nous essayons de voir le bon côté et j’ai retrouvé cette chanson culte en dessous…Je vois que j’ai découvert de nouvelles recettes, de nouvelles sources d’approvisionnement pour la nourriture vegan de qualité ou asiatique du niveau de ce que l’on trouve dans notre Chinatown parisien, même avec les prix (contactez-moi, je vous file les adresses compatibles avec la France entière). Je pense changer durablement ma manière de vivre, contrairement à beaucoup qui sont repartis à l’identique. Peut-être aussi parce que pour l’instant rien ne change vraiment ? J’ai aussi prix le temps de refaire le point sur mes sauvegardes documentaires avec un abandon probable de Digiposte, une extension de Cozy à côté de Nextcloud qui se complètent vraiment bien. J’ai aussi abandonné Firefox, la mort dans l’âme et mis côté à côte Opera et son cousin Vivaldi qui a bien progressé, contrairement à Brave. Et mon nouveau chantier se concentre sur les mots de passe qui trouvent refuges sur mon Nextcloud, pour l’instant. Je verrai pour faire un article tuto plus tard car je ne suis pas fixé sur les solutions. Je testerai bien du propriétaire payant pour voir, à côté. Il faudrait que j’en parle à Jérome G (je n’oublie pas ma promesse 😉 ). et d’autres…

Alors malgré des moments sombres qui planent au-dessus, malgré les peurs, les menaces, la vie continue et plutôt que de chercher un Sens à la vie, le sacré Graal, autant la prendre comme elle vient en regardant Brian …

En video : video


Ecrit le : 16/05/2020
Categorie : reflexion
Tags : confinement,covid19,Réflexion,maladie,pyschologie

Commentaires : par Mastodon ou E-Mail.