Musique - Joe Hisaishi - Dream songs (the essential) - 2020

Depuis le temps que je voulais un album réunissant le meilleur de ce compositeur ! Mais si, vous connaissez ce monsieur si vous aimez les films de Miyazaki et du studio Ghibli, les films de Kitano, ….

J’ai un peu vieilli avec les bandes son de ses films. J’ai découvert cela surtout à la fin des années 90 (les Ghibli ont mis du temps à arriver) et je n’ai jamais été déçu par ses productions. Sauf que des compilations, on peut s’en faire, on peut en trouver. Là c’est aussi une réorchestration en symphonique avec le London Philarmonic Orchestra ou le Japan Philarmonic Orchestra, plus quelques autres formations. De quoi en faire la compilation ultime…puisqu’en plus on peut découvrir des titres qui nous auraient échappé. Car il y a tout de même 2 CD !

Disc 1

  1. One Summer’s Day (from “Spirited Away”) (04:02)
  2. Kiki’s Delivery Service (from “Kiki’s Delivery Service”) (04:31)
  3. Summer (from “Kikujiro”) (04:04)
  4. il porco rosso (Live at JOE HISAISHI & WORLD DREAM ORCHESTRA 2015) (01:54)
  5. Madness (Live at JOE HISAISHI & WORLD DREAM ORCHESTRA 2015) (04:13)
  6. Water Traveller (from “Water Traveler - Samurai Kids”) (08:20)
  7. Oriental Wind (05:30)
  8. Silent Love (from “A Scene at the Sea”) (06:29)
  9. Departures (from “Departures”) (08:19)
  10. 「もののけ姫」組曲 (Live At すみだトリフォニーホール / 2006) (08:32)
  11. 交響幻想曲「かぐや姫の物語」~天人の音楽 (from “The Tale of Princess Kaguya”) (02:47)
  12. My Neighbour TOTORO (from “My Neighbor Totoro”) (04:07)

Disc 2

  1. Ballade (from “BROTHER”) (04:20)
  2. KIDS RETURN (from “Kids Return”) (04:22)
  3. Asian Dream Song (05:30)
  4. Birthday (04:16)
  5. Innocent (from “Castle in the Sky”) (02:32)
  6. Fantasia (for Nausicaä) [from “Nausicaä of the Valley of the Wind”] (06:56)
  7. HANA-BI (from “HANA-BI”) (03:26)
  8. The Wind Forest (from “My Neighbor Totoro”) (04:54)
  9. Angel Springs (03:14)
  10. Nostalgia (03:32)
  11. Spring (02:51)
  12. The Wind of Life (04:44)
  13. アシタカとサン (from “Princess Mononoke”) (03:56)
  14. Ponyo on the Cliff by the Sea (from “Ponyo on the Cliff by the Sea”) (02:49)
  15. Cinema Nostalgia (06:08)
  16. 人生のメリーゴーランド (from “Howl’s Moving Castle”) (05:09)

En video : video

28 titres et 28 moments de bonheur, ça vous dit ? Hisaishi (Mamoru Fujisawa de son vrai nom) c’est d’abord du piano et une vision du minimalisme avec une gestion du silence. Amateur de jazz et de funk, il s’inspire pourtant d’œuvres classiques européennes et même hollywoodienne. Ce double-album a le mérite d’en donner un panel représentatif.

Et pour commencer ce récital, il fallait bien un titre du “Voyage de Chihiro”. C’est finalement en réécoutant ces versions et les originaux que je me suis aperçu de la place du violon dans tous ces titres, même si c’est pour mettre en valeur les notes de piano. Je pense souvent à du Satie avec Hisaishi et c’est justement une de ses influences de jeunesse pour celui qu’on appelait aussi “Quincy” pour sa parenté avec le Jazz de Quincy Jones (son pseudo est un jeu de mot avec les Kanji). Il y a en effet des influences très jazz dans les morceaux qui parsèment sa longue carrière. J’aime la poésie qui se dégage des arrangements, que ce soit déjà dans “Kiki la petite sorcière” et son thème. Mais j’ai un souvenir ému de “L’été de Kikujiro” de Kitano dans lequel ce “Summer” me plonge, avec quelques larmes. Il y a cette fois bien plus de cordes frottées que frappées.

Et comme on parle de jazz, c’est plus frappant dans le Porco Rosso de Miyazaki dont on a ici deux titres avec le New Japan Philarmonic orchestra. Je ne connaissais pas le film dont est issu “World Traveller” qui est remarquable dans sa construction. Grandiose ! Il y a également des pièces isolées comme cet “Oriental Wind” typique du compositeur. J’avais un peu oublié “Silent Love” dans “A Scene at the sea” (Kitano) que je n’ai pas revu depuis 15 ans, il est vrai. On a une instrumentation différente, c’est vrai . “Departures” est issu d’un film du même nom, sans doute très émouvant, autant que ce que ce morceau donne à entendre avec sa ligne de violon. Mais le thème de “Princesse Mononoke” vaut bien à lui seul aussi d’être réécouté avec ses percussions tellement prenantes. Le lien avec le titre suivant, issu de “Conte de la Princesse Kayuga” est assez évident avec encore des emprunts à la musique traditionnelle.

Ce n’est évidemment pas la version chantée de Totoro que l’on a ici mais son thème magnifié par l’orchestre londonien. Le talent de Hisaishi n’est pas seulement dans ce grandiose mais aussi dans quelques notes de piano, le son que l’on laisse traîner, s’installer, comme dans sa “Ballade”. Je l’imagine dans une errance d’un héros nostalgique, ou même d’une héroine. Je reprends toujours du plaisir à réécouter la bande son de “Kids Return”, toujours de Kitano et là encore, le violon y est prépondérant. Finalement, je remarque dans cet album qu’il y a des similitudes dans les lignes de violon et piano tout au long de sa carrière mais sans que cela crée de lassitude chez l’auditeur. C’est flagrant dans cet “Asian dream song”. Mais j’avoue ma préférence pour ses mélodies au piano qui paraissent évidentes et simples, tel ce “Birthday” si émouvant. Bien sûr il y a souvent des introductions avec juste trois notes de piano, comme le thème du “Chateau dans le ciel”, un de mes Miyazaki préféré. J’avais par contre peu de souvenir de celui de “Nausicaä”, une des premières productions du studio Ghibli. C’est justement la première collaboration avec Miyazaki mais j’y retrouve peu le style du compositeur, malgré la beauté du thème.

Le thème d’“Hana bi “ est pour moi incontournable aussi. Ce film est culte pour moi et lié à des souvenirs inoubliables. Là aussi, le piano suffit avec ce qu’il faut de pause et de silence. Les notes y sont martelées avec légèreté ou insistance et je revis littéralement le film avec cette musique. J’en aurai mis encore d’autres…Mais il faut laisser de la place au “Chateau ambulant”, ou à “Ponyo sur la falaise”. Je comprends aussi l’attachement particulier aux titres de Totoro et Mononoke peut-être plus adaptés à ce type de format, la compilation. Le morceau “Nostalgia” est aussi très représentatif car c’est une constante chez Hisaishi : La nostalgie fait partie de ses morceaux sans que l’on puisse trouver d’où vient ce sentiment. J’ai souvent de la mélancolie en l’écoutant mais avec cette chaleur si particulière qui s’en dégage et pas la tristesse.

Avec cette compilation, nous avons donc un best-of de ses Piano stories, de ses plus grandes bande-son ce qui en fait à la fois un moyen de le découvrir ou bien d’avoir toujours cela près de soi, maintenant que nous pouvons transporter notre musique préférée. On peut toujours critiquer des choix et des enchaînements dans cet exercice mais c’est un très beau double-album pour l’un des plus grands compositeurs modernes. Encore un album qui finit dans mes classiques.

En video : video


Ecrit le : 16/06/2020
Categorie : musique
Tags : 2020s,1990s,2000s,classique,cinéma

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