BD - Les chats du Louvre de Taiyō Matsumoto (2018)

Le Louvre, un manga, des chats…Voilà qui ne pouvait que m’attirer. Et quand c’est un mangaka au dessin atypique, c’est encore plus intéressant.

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Car Taiyō Matsumoto (prononcer Taiyou) n’a pas le style classique du mangaka avec un dessin hyperréaliste ou caricatural. C’est plus proche de l’illustration, d’une école plus européenne mais pas franco-belge. Avec cette histoire onirique et pleine de poésie, c’est parfaitement homogène. Ce travail plus ou moins de commande a été subtilement mis en couleur par Isabelle Merlet. C’est très réussi. C’est une suite de petites histoires qui nous permet de suivre ces chats qui habiteraient le Louvre. Cela nous en fait visiter les coulisses, les œuvres majeures, de nouvelles galeries que je ne connaissais pas…

Mais à travers l’histoire du chaton Flocon, qui ne vieillit pas, de la sœur de Marcel le vieux gardien accompagné de la guide Cécile et du jeune gardien Patrick, on se balade de toiles en toiles, d’ailes en ailes. Le fil rouge est la recherche de cette soeur qui serait rentrée dans un tableau, elle qui savait parler aux œuvres. Seul ce petit chat semble pouvoir partager ce pouvoir. Si vous n’êtes pas amateur d’onirisme, de poésie, passez votre chemin, vous ne verrez pas ici la visite du musée que vous attendiez. Et justement, si je ne vais plus au Louvres, c’est à cause de ce monde, de cette foule qui empêche de s’asseoir simplement regarder les oeuvres, se plonger dedans. Même dans les visites virtuelles, ce n’est pas pareil. Alors je comprends tellement cette envie de visiter le musée la nuit à travers cet ouvrage de plus de 400 pages en intégrale.

C’est parfois un peu décousu, c’est vrai, dans les passages entre réel et imaginaire, quand les chats sont personnifiés. Je trouve des similitudes de traits et de couleurs avec certains peintres français de la deuxième moitié du 20ème siècle, ou même des années 30. Cela peut sembler en décalage avec cette peinture plus classique présente au musée mais ça me convient bien. Les chats sont présents dans toute leur diversité, leurs caractères et il fallait bien un méchant dans cette histoire. Pourquoi encore un chat noir ! (je suis membre actif de la LDCN, ligue de défense des chats noirs). Un peu trop cliché, même si…enfin vous verrez en lisant. Après cette lecture, je me surprends à vouloir visiter à nouveau ce musée… en compagnie de Marcel, dans son silence nocturne, après avoir versé quelques larmes. Et puis il y a un clin d’oeil à un grand maître du manga…

extrait


Ecrit le : 23/06/2020
Categorie : bd
Tags : bd,manga,art,peinture,culture

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