Géopolitique - Vers un monde « multipolaire »

Notre vision du monde actuelle reste encore largement influencée par la guerre froide du 20ème siècle et ses deux pôles. Cela donne aussi une vision très manichéenne de la géopolitique entre camp du bien et camp du mal, le camp du bien étant historiquement celui des « occidentaux ». Ne serait-il pas temps de revoir nos à-priori pour admettre un nouveau monde multipolaire ?

Après le monde des blocs USA / URSS, Donald Trump et quelques dirigeants Européens semblent vouloir nous faire croire à une nouvelle bipolarisation, la Chine remplaçant habilement l’URSS, ou sinon complétant le tableau avec toujours une Russie comme ennemie. C’est une vision très centré sur l’OTAN d’ailleurs, cet immense bloc pourtant bien hétérogène qui tisse sa toile jusque dans l’Europe la plus orientale. La lutte récente sur le sujet de la 5G en est un exemple, considérant que les Chinois sont des espions à travers leurs matériels, quand on sait déjà que les autres matériels disponibles sont aussi friands de backdoors ouverts à la CIA et la NSA. L’Europe n’ayant aucune alternative souveraine, elle se range auprès de son allié supposé, ce même allié qui ne se prive pas non plus d’espionner ses amis. L’Europe dans sa désunion, reste un nain au niveau diplomatique, laissant les ténors s’exprimer de plusieurs voix ce qui tendrait justement à prouver la multi-polarisation, déjà au niveau européen.

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Pour reprendre un vocable à la mode, nous restons dans un vieux logiciel qui considère une proximité idéologique entre Russie et Chine face à cette proximité capitaliste des USA avec l’Europe. Quid des autres pays comme l’Inde, l’Australie, le Canada, le Brésil ? Rangés du côté du bien… alors qu’il y a sans doute un intrus dans ce quatuor. L’Iran ? Allié de la Chine évidemment… La Turquie ? allié de …. Ah non, ça ne marche plus car la Turquie est dans l’OTAN. Prenons le cas Turc pour bien comprendre la recomposition du monde qui n’est pas admise par ces dirigeants sans cultures (Macron, Trump, ….)

Pour comprendre le cas turc, il faut revenir sur l’histoire de ce pays. Nous verrons que cela peut-être aussi rapproché du cas russe. La Turquie est un ancien empire (l’empire ottoman) qui depuis le milieu du 19ème siècle a vu son influence diminuer puis se disloquer pour être réduite à peau de chagrin. A la différence des empires coloniaux français et anglais qui ont conservé une influence économique et donc un soft-power relatif, la Turquie a été dépecée après la 1ère guerre mondiale par les puissances coloniales et n’a dû son salut qu’à son leader de l’époque Mustafa Kemal Atatürk. Le pays a retrouvé une relative stabilité mais n’avait plus son influence passée durant tout le 20ème siècle. Ajoutons à cela la laïcité de façade qui ne parvenait pas à faire disparaître les racines islamiques sunnites et le multiculturalisme du pays. La Turquie vit dans un sentiment de revanche avec l’histoire comme beaucoup d’anciens empires.

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Dans le détail, il y a des éléments extrêmement humiliants, comme le découpage de la frontière avec la Grèce. Les défaites militaires turques ont permis à la Grèce d’avoir des îles à seulement quelques kilomètres de la Turquie, réduisant ainsi les eaux territoriales turques à peau de chagrin. On peut comparer cela à un traité de Versailles…dont on connaît les conséquences. Mais ici il s’agit du traité de Lausanne en 1923. La carte ci-dessous montre que la Thrace et la Ionie auraient même pu être grecques mais que l’expansion de la Grèce a été limitée à toutes ces îles. La Turquie n’avait pas choisi le bon camp dans les deux conflits mondiaux, dira-t-on… Mais comme l’on parle toujours de la Françafrique et du temps des colonies pour la France, la nostalgie de l’empire reste très présente, et une arme politique pour Recep Erdogan. Aussi, doit-il se montrer, au moins en image, intransigeant sur ce problème de frontière et réclamer sa voix lorsque l’on parle des problèmes régionaux.

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Si on ajoute à cela le fait que des conservateurs alliés à des nationalistes ont pris le pouvoir en Grèce et le fait que la France y voit une opportunité pour une vente d’arme, la situation s’est vite envenimée. Le rendez-vous manqué de la Turquie avec l’Europe (pour des raisons aussi discutables que la présence actuelle de la Hongrie ou la Pologne) pèse aussi. En méditerranée, les problèmes de propriété des gisements se multiplient et rien n’interdit de créer des forages dans ses eaux territoriales qui viennent puiser un peu plus loin dans des zones appartenant à d’autres pays. L’étincelle n’a pas provoqué de feu ailleurs mais le problème reste entier, surtout dans une période d’incertitude économique pour l’état turc qui se voudrait autonome en tout (énergie, industrie, armement…). Cette volonté d’autonomie est évidemment dictée à la fois par l’histoire et par ce positionnement géographique proche de zones de conflits.

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De la même manière, la Chine a subi une humiliation lorsque d’empire, elle fut rétrogradée à pays du tiers monde, ou presque. Entre les occupations occidentales, dont Hong-kong ou Macao sont encore les symboles et la guerre civile qui se conclut par la perte de Taiwan, le désir de revanche est grand pour replacer la Chine au niveau de sa grandeur passée. On peut y rajouter quelques velléités territoriales sur des îles périphériques. L’expansionnisme chinois est à l’aune de la proportion de sa population dans le monde d’aujourd’hui. Mais notre perception reste biaisée par cette histoire récente qui voit la Chine encore comme un pays usine pour nos biens matériels, chose qu’elle n’est plus vraiment, sous-traitant beaucoup de sa production et ayant des besoins similaires aux nôtres pour sa classe moyenne. Nous voyons d’un mauvais œil les achats de terres en Afrique par des chinois mais oublie-t-on les possessions de nos propres entreprises occidentales pour pétrole, caoutchouc, uranium et autres gisements ? Ce n’est qu’une confrontation d’empires comme par le passé colonial.

La Russie est plus un empire de par la taille de son territoire qui en fait le plus vaste pays du monde. Là aussi, la Russie souffre de son histoire, qu’elle soit celle des Tsars, déjà humiliée par le Japon en 1905, ou qu’elle soit celle du communisme dans la période post-seconde guerre mondiale. Poutine joue lui aussi habilement sur cette nostalgie inconsciente d’une grandeur passée. La Russie pesait alors dans les décisions du monde (même si dans les faits cela pesait aussi sur la population jusqu’à l’explosion des années 70-80). Après l’ère Eltsine et la dislocation imputée à Gorbatchev, Poutine (et une brochette d’habiles diplomates) est parvenu à remettre le pays dans le jeu mondial. Ce n’est pas la Russie superpuissance mais elle est très influente dans le jeu diplomatique comme nous avons pu le voir en Syrie par exemple où elle y a des possessions. La Russie se sentant menacée par l’expansion aveugle de l’OTAN (toujours dans sa perception passéiste), elle veut se bâtir une protection à travers des états satellites (La Russie n’ayant plus les moyens militaires et financiers pour conquérir quoique ce soit comme au temps du bloc de l’est). Il n’en fallait pas plus pour une escalade. C’est oublier aussi ses frontières eurasiennes et asiatiques avec d’autres problématiques ( conflits au moyen-orient, terrorisme, influence chinoise, oléoducs, routes de la soie).

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Les exemples de ces trois pays, longtemps tenus à l’écart dans les conflits présents à leur périphérie, sont assez proche. La recomposition de l’Europe de l’est sans intégrer la Russie a donné cette situation de nouveau rideau de fer constitué de pays satellites comme l’Ukraine, la Biéolorussie par exemple. Cette erreur majeure de l’Europe se paie aujourd’hui…tout comme pour la Turquie qui joue son propre jeu car elle n’a que rarement été consultée dans les conflits régionaux avant qu’Erdogan n’interviennent. Pourtant l’impact restait important sur son territoire (afflux de réfugiés jusqu’à près de 4% de sa population, échanges commerciaux contre 0.4% pour la France au maximum ). La rivalité régionale avec Syrie et Iran pèse aussi dans la situation actuelle, de même que l’aura dans le monde sunnite. La Chine a réussi à avoir une influence militaire sur les conflits à sa périphérie en assurant des approvisionnements lors de la guerre froide et en jouant son propre jeu parfois. Mais c’était pour mieux attendre sa résurrection d’abord économique puis à l’international avec Deng Xiaoping et ses successeurs. La personnalité de Xi JinPing est discutable mais pas dans une lignée compréhensible.

A la différence d’une Russie et d’une Chine qui ont un destin mondial, la Turquie se concentre surtout sur un destin régional dans une vision historique de l’empire ottoman (d’où la Libye dont on oublie paradoxalement le pourquoi de la situation actuelle !). S’y ajoute un besoin économique d’être auto-suffisant et non dépendant d’alliances ce qui se perçoit dans une stratégie de développement économique qui creuse aussi la dette. D’autres pays ont aussi cette envie de reprendre leur destin en main et de peser régionalement. Ainsi en était-il encore récemment de l’Inde de Modi qui ne versait pas dans une vision pro-chinoise ou pro-étasunienne. Les dernières commandes militaires du pays en sont un exemple, de même que la résurgence du conflit du Cachemire. Oui mais, l’Inde a encore quelques 20 ans de retard vis à vis de la Chine, son rival asiatique, dans sa prise d’autonomie mais suit le même processus, ou du moins essaye. Il est difficile de prévoir ce que la crise COVID va influencer dans les développement futurs, sinon dire que l’Inde sera plus touchée que la Chine. Peut-être une des raisons du rapprochement de Modi avec Trump mais pas sûr qu’il y ait un gain durable pour l’Inde. Modi joue un jeu bien plus dangereux qu’il n’y paraît.

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En orange les non signataires sur la prolifération de l’arme nucléaire. Les USA le seront-elles encore ?

L’Iran est aussi dans cette position particulière. Isolée religieusement avec son islam chiite, l’Iran est un pays qui a un très grand potentiel économique et commercial dans la région. Une population jeune et éduquée, une industrie importante, la présence d’hydrocarbure pour l’auto-suffisance énergétique, de l’agriculture ne sont que les facteurs de son développement. Oui mais il y a ce blocus qui asphyxie le pays et ce pouvoir bicéphale et complexe. Comme l’Inde, l’Iran veut aussi s’assurer une existence en possédant l’arme nucléaire (faux prétexte du blocus). On tolère cela pour l’Inde, pour Israël et pour toutes les grandes puissances alors pourquoi le refuser à l’Iran ? D’autant que peu de ces pays restent signataires des traités de non-prolifération. L’Iran est un pays carrefour dans le moyen-orient et se trouve aujourd’hui entre la Russie et la Turquie dont on a vu l’influence grandissante mais aussi avec tous les royaumes sunnites au sud et à l’ouest qui sont aussi expansionnistes. Le conflit avec l’Irak n’est pas si ancien. On peut donc comprendre cette volonté de créer une barrière autour de soi avec des pays affiliés et d’avoir une dissuasion. Faut-il rappeler encore que l’Arabie Saoudite a détruit le Yémen par de multiples conflits pour des raisons géo-stratégiques, l’Iran n’étant qu’un des éléments du problème. Faut-il rappeler aussi que le Qatar a été aussi la victime des saoudiens et est à différencié des E.A.U. proches des saoudiens (à voir à l’avenir avec le règne de M.B.S.) Dans cette région du moyen-orient, on a tendance à voir aussi une bipolarité mais c’est un peu plus complexe que cela. Des acteurs ont déjà été rayés de la carte ou s’en tiennent éloignés : Syrie, Jordanie, Irak. La recomposition est encore et toujours en cours et se fait sur un fond religieux entre islam sunnite (avec ses composantes parfois opposées) et chiite. L’alliance militaire (plus qu’une paix) entre Israel et les divers royaumes émiratis n’a d’autre but que de se débarrasser de l’état Chiite et pas de construire de paix durable. Les objectifs individuels sont ensuite loin d’être communs, chacun visant à être dominant dans la région à travers de petits jeux d’alliances.

Un autre continent est aussi en recomposition : C’est l‘Amérique du Sud. Alors que dans les années 2000 on s’orientait vers une possible émancipation de plusieurs de ces pays, les années 2010 ont montré rapidement l’inverse avec une reprise en main par les Etats-unis en Argentine, au Brésil, et puis plus récemment en Bolivie et des tentatives au Venezuela qui se soldent par une catastrophe économique et sociale. Historiquement, Argentine et Brésil sont les deux grands pays du continent mais il n’y a pas la nostalgie de la puissance passée comme on peut le voir par ailleurs. A peine la nostalgie de la stabilité ? Dans la vision occidentale, ce continent est encore et toujours vu comme un vassal de son voisin du nord et pas comme un ensemble de pays pouvant s’autodéterminer. On pourrait presque dire que c’est l’équivalent de l’Afrique pour l’Europe… C’est évidemment bien différent. Si Bolsonaro est proche idéologiquement des USA, son émergence a aussi joué sur des ficelles proches de celles d’Erdogan, Poutine, Trump ou Modi. Make Brasil Great again ? Il ne tente pas aujourd’hui de jouer sa propre partition géopolitique, connaissant le danger de tenter de s’isoler du tout puissant dollar.

Car il faut se souvenir du danger à devenir trop important dans un continent. En Afrique, il y a eu le cas Nasser en Egypte qui a aussi réussi un temps à placer son pays comme leader régional. Il s’est appuyé sur les rivalités de la guerre froide mais lors de la crise de Suez, il a réussi à se débarrasser des influences françaises et anglaises pour reprendre la main. L’Égypte avait retrouvé sa place dans le monde arabe, mais Nasser fut aussi le leader du mouvement des non-alignés (le socialisme arabe n’étant pas lié directement au communisme soviétique). Les défaites militaires face à Israel ont stoppé cela et on peut légitimement s’interroger sur les influences externes dans ce conflit, dans l’apport d’informations stratégiques. Ce fut un des derniers exemples de leader non-aligné avant ces nouvelles émergences au début du 21ème siècle … depuis L’Egypte n’a plus cette indépendance ni cette puissance, devenue à nouveau vassale des puissances économiques sunnites.

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Tous ces éléments rajoutent à la complexité de la géopolitique mondiale. Avant c’était simple, il fallait négocier avec les deux grands blocs, ou cela se limitait au conseil de sécurité des nations unies. Aujourd’hui c’est peine perdue dans bien des cas. Telle commission ou organisation se retrouve sous influence chinoise, européenne, russe, étasunienne, … Au sein même de l’Union Européenne, la diplomatie devient complexe avec une multi-polarité interne. Il n’y a plus de couple franco-allemand pour imposer quoique ce soit. La disparition de l’Angleterre de cette union n’arrange rien, pas plus que la baisse d’influence de l’Italie face à des acteurs nouveaux comme Pologne, Pays-Bas ou Hongrie qui sont courtisées par les USA pour maintenir l’Europe sous son joug. Certains états ou dirigeants se regroupent au gré d’objectifs communs, comme par exemple les barrières douanières, les frontières, ou bien encore la politique agricole ou financière. C’est une recomposition permanente, notamment dans les périodes d’élections avec des remises en cause d’accords âprement négociés.

Cette multi-polarité interne est même parfois encouragée par les adversaires de l’Europe. S’il n’y a pas d’unanimité, l’Europe n’existe pas en tant que telle dans la diplomatie internationale. On peut le voir dans la gestion des flux migratoires avec l’Allemagne qui avait sa politique, l’Italie une autre, puis le France et tout ça pour aboutir à cette gestion calamiteuse de la méditerranée. L’Europe n’existe que sur l’aspect commercial et financier pour gérer des accords … remis en cause en son sein, pourtant. Alors évidemment, pour les conflits majeurs du globe, ce ne sont que les ténors de l’Europe (France, Allemagne, UK, Italie) que l’on entend ou bien des émissaires plus neutres (pays scandinaves), mais avec un pouvoir évidemment bien faible. Nous aimerions là aussi croire en cette puissance passé à l’international mais c’est la même nostalgie de l’empire que pour les autres que l’on montre du doigt.

Un autre exemple particulièrement criant est en cours au Liban. Pays multiconfessionnel par excellence, le Liban est miné par la présence du Hezbollah, sous influence iranienne. On a tendance à penser qu’il suffit d’éliminer cet état dans l’état pour résoudre le problème. Ainsi a-t-on vu Macron jouer les donneurs de leçon et tenter d’amadouer (fort maladroitement …) ce parti/mouvement. Il y a effectivement des jeux d’alliance avec maronites, druzes, sunnites, … L’équilibre trouvé dans la constitution a été aussi mis à mal par des développements disparates et par l’influence des conflits périphériques (au moins 25 % de la population est constituée de réfugiés syriens ou palestiniens dont les droits civiques sont parfois limités). La route vers la laïcité de l’état est peut-être plus dangereuse que la recomposition du paysage politique. La sorte de Mafia au pouvoir (et on peut s’interroger sur l’empressement de Macron a régler ce problème…) du pays bénéficie aussi de soutiens extérieurs. La méfiance de ces différents partis les uns envers les autres et vis à vis d’une solution française ou autre est importante. On se tourne tantôt vers les USA et Israel, tantôt vers les Saoudiens, tantôt vers l’Iran, la Chine en se demandant qui a l’assentiment des autres, qui pourra soutenir économiquement, militairement, etc… Un concentré de situation mondiale que l’on a aussi tendance à simplifier dans notre lecture.

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Car il y a aussi le monde selon Trump ou selon Mike Pompeo. Là, le monde est clairement bipolaire, et on ne parle pas de la santé de Trump. Ce sont les USA et les autres, une vision simpliste, presque simplette. Car on se demande clairement si les USA comptent encore sur des alliés ou pas dans leur « direction du monde ». On a vu Pompeo essayer de rallier des états comme les E.A.U, le Soudan, la Jordanie ou l’Arabie Saoudite à Israel pour peser régionalement. Mais on a vu aussi les USA jouer en solo en Corée du nord sans aucun succès. Tout cela est une vision passéiste du monde, même si des états dominants émergent toujours. En effet, de la multi-polarité peut découler une lutte de plusieurs impérialismes mais les tenants de l’impérialisme actuel ou récent refusent tout émergence de ces nouveaux empires potentiels. Il est pourtant dans la nature des choses (et l’histoire en est témoin) de voir se modifier ces équilibres entre empires.

Une des raisons de ce refus de la multi-polarité dans la vision du monde, c’est l’incertitude qui en découle. Avec plus d’intervenants pour une même problématique, cela fait aussi plus d’hypothèses à gérer. Se contenter d’en gérer une, de n’avoir qu’un « ennemi » identifié est tellement plus facile. Et puis c’est surtout plus facile à démontrer vis à vis de la politique intérieure du pays. Allez expliquer la complexité des alliances mondiales entre l’économie, le militaire, l’énergie… à tout un chacun à travers un petit discours télévisé ! Identifier un ou deux ennemis, faire peur, c’est bien plus profitable surtout pour une réélection. L’occident a encore cette vision d’un monde dominé par lui-même alors qu’il a largement basculé dans cette multipolarité et vers l’est. Aussi refuse-t-il tout changement d’équilibre des puissances qui remettrait en cause ses propres empires. Le réalisme nous impose de prendre en considération ces mêmes envies chez nos voisins plus ou moins lointains et d’y trouver un nouvel équilibre.

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Ecrit le : 26/09/2020
Categorie : geopolitique
Tags : économie,Geopolitique,guerre,impérialisme

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