Blog - Le retour du gamer…

Depuis quelques semaines, je me suis remis à jouer. Oh, je vous rassure, ni au casino, ni au poker ni à un quelconque jeu d’argent. Non, simplement aux jeux vidéos. Chassez le naturel…

Pourtant, je n’ai pas craqué pour la PS4 (même à 95 euros)… en entendant qu’une PS5 était présenté, ni pour la Xbox One par pitié pour Microsoft qui rame pour la vendre, ni pour la Switch qui a la faveur de beaucoup de joueurs plus nomades. Non, j’ai simplement mis à contribution mon vénérable smartphone qui a du potentiel, bien plus que le vieux PC anémique qui me sert encore à écrire quelques articles.

Video de Gia To : video

Sauf que j’ai fait un constat. PS4, et autres : no way quand je vois la dématérialisation en cours qui va de paire avec des tailles de jeux astronomiques, même pour du transfert par fibre. Je n’ai pas envie de pourrir des bandes passantes à transférer des gigaoctets de données pour obtenir un jeu ou une mise à jour plus ou moins bancale. Ca me faisait déjà royalement chier avec la PS3 et la Xbox, c’est pire aujourd’hui. Quand un disque de dizaines de gigaoctets suffisait pour des sauvegardes de tout une ludothèque, il faut commencer à compter en tera-octets. La PS5 comportera un disque SSD de 850Go par exemple. Mais le pire n’est pas là. Tous les jeux premiums sur smartphone se comptent en GigaOctets aussi, de 2 à 4 Go maintenant ce qui est effectivement proche des ROMs de jeux rencontrés sur la PS2, la PS3 ou la XBOX360 et même plus que la PSP en son temps. En gros, tu peux avoir juste deux ou trois jeux sur ton mobile à moins d’avoir un SMIC mobile dans ta poche. Autant vous dire que j’ai abandonné FFBE aujourd’hui.

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La Borne Afterburner avec la rotation du siège…et un peu moins d’un mégaoctet de programme

J’ai donc fait un autre choix, surtout que je vois que les jeux récents misent plus souvent sur le paraître que l’être, sur la pub que sur le contenu, sur le graphisme plutôt que la jouabilité, repompant le plus souvent de vieilles recettes (l’exemple type étant Candy crush ou même … Fortnite). Vieux comme je suis, ma priorité va à la jouabilité, au concept plutôt qu’au nombre de polygones, de joueurs en multi etc. Le concours de bite, ça m’a passé, désolé. J’ai depuis des années entrepris d’explorer la mémoire du jeu vidéo à travers « mes souvenirs de gamer ». Des années 70 jusqu’à nos jours, j’en ai des centaines et je suis loin d’avoir tout traité. Il ne manquait donc plus que le moyen de le faire. Un Smartphone à 100 Euros suffit largement aujourd’hui (jusqu’aux 32 bits), sans aller dans le syndrome des consoles retro (de salon ou portable).

En effet, j’ai regardé le marché de ces consoles qui permettent de jouer à tous les anciens jeux sur sa télévision (la NES Classic mini, la Mega Drive mini pour les officielles… mais aussi des bases de Raspberry Pi) ou en nomade. Plus interessé par les versions nomades, je me suis tapé tous les tests que j’ai pu trouver sur ces trucs chinois qui valent de 40 à 150 euros environ. Beaucoup sont construites de manière fragiles donc on élimine. Le Soft n’est pas toujours au niveau et il faut upgrader sur des custom firmwares. Le hard changeant quasiment tous les 6 mois, ça n’aide pas à rendre le produit durable. Actuellement, aucun ne me convient, même les récentes RG350M ou RK2020 qui ont un soft open source ou des engins sous Android, plus résistants aux extinctions sauvages. Bref, je fais avec ce que j’ai, ou presque.

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Je parlais de taille des jeux. Il faut savoir qu’elle dépend grandement de la résolution et des avancées techniques. Imaginez que nous étions en 320240 au mieux et que nous sommes aujourd’hui en 19201080 ou pire en 4K. Soit un rapport 27. J’ai quand même la vague impression que les développeurs ne font plus vraiment d’effort sur les compressions de texture, de sons puisqu’il y a de la place, de la puissance à revendre. Les restrictions techniques du passé faisaient du bien à la créativité. Aujourd’hui on poursuit cette quête du photo-réalisme en temps réel, on engloutit des millions pour des équipes gigantesques alors qu’avant un seul type pouvait faire tout le boulot pour sortir un jeu. Forcément le support et l’évolution technique demandent bien plus de travail graphique…parce que niveau longueur de jeu, ce n’est pas forcément en rapport. Et la taille était de …quelques kilo-octets. Une ROM de Nintendo NES/Famicom, c’est quelques dizaines de kilo-octets. Une ROM de Megadrive, c’est moins d’un méga-octet. Même une ROM de jeu Playstation ou PSP, c’est du giga-octet pour des heures de jeux. Et je passe donc par l’émulation. A cela s’ajoute la diversité de support et cela n’arrange rien pour la fiabilité des jeux, sortis souvent pour respecter le calendrier, pas la validité des tests. Autre époque…

Si j’avais écrit des articles sur les meilleurs émulateurs android il y a quelques temps, j’ai simplifié depuis ce problème avec un programme qui les réunit tous : RetroArch. C’est un programme familier des libristes, des joueurs sur PC, sur Raspberry Pi (RetroPie) etc… Derrière ce nom, se cachent une multitude de « coeurs » (ou Core) renfermant chacun un émulateur pour une machine. On part des premières machines d’Arcade des années 70 jusqu’au récentes Nintendo Gamecube/Wii ou Sega Dreamcast. Un jour il y aura aussi la PS2, sans doute, car un émulateur existe déjà. Je dois quand même dire qu’il faut faire le tri parce que l’optimisation de ces coeurs n’est pas toujours aussi bonne que l’application équivalente. Par exemple, j’ai de bien meilleurs résultats sur ePSXE et PPSSPP que sur les coeurs pour PSX et PSP. Le payant DraStic pour la Nintendo DS qui a mérité sa retraite, a de bien meilleures résultats et fonctionnalités. Un smartphone plus puissant et récent que le mien n’y verra que du feu.

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J’ai donc un panel d’émulateur très large aujourd’hui, incluent des machines possédées par le passé (Amstrad CPC, SuperNintendo, Gameboy Advance, Nintendo DS, Sony PSP, Sega Saturn, Sony PSX… et la Megadrive de madame) autant que celles dont je rêvais (Arcade, NeoGeo, Wonderswan, Nec PCEngine). La légalité d’avoir des ROMs est discutable, puisque d’un côté nous avons des « abandonwares », des logiciels qui ne sont plus suivis par des sociétés et des créateurs qui ont disparus et de l’autre des droits qui subsistent car les fabricants de console les possédaient en partie via les droits d’accès au support. Je pense à Nintendo surtout qui fait la chasse aux sites de ROMs. S’ils pouvaient mettre autant d’énergie sur la qualité de leur hardware ! Mes DS peuvent en parler quand ma GBA SP est toujours fringante. Je rigole quand je vois les problèmes de manettes de switch.

Je m’interroge évidemment sur ma crise de nostalgie aiguë, comme il m’en arrive souvent. J’observe que de nombreux quadras et quinquas ont aussi recours à cela, et même plus jeune. Mais le Retro-gaming si en vogue tente aussi des joueurs adolescents ou jeunes adultes, comme c’est le cas dans la musique, la littérature où il est bon de se pencher sur les classiques fondateurs. Manque de fric aussi ? Je ne saurais répondre mais on s’aperçoit que la jouabilité n’attend pas le nombre de pixels. Je pense quand même que mon age s’accompagne d’un besoin de retour à l’enfance, comme si cela pouvait enlever un peu de ces chiffres qui s’amoncellent. J’ai eu le même phénomène en voulant relire des anciennes BD qui ont bercées mon enfance, en en lisant que j’avais ratées. Curieusement, les vidéos des futurs hits PS5 (voir celle de Gia au-dessus) ne me font plus rêver, au delà du graphisme bien impressionnant. Sortir un Crash Bandicoot en 2020, il fallait oser, même si c’est plus beau. Je reviendrais aussi sur la mécanique de création dans quelques semaines.

Pour mieux jouer à cela, j’avais une manette en bluetooth qui semblait pas mal. Mais sa durée de vie autant que sa précision et sa compatibilité ont eut raison d’elle après 3 ans. J’ai donc regardé ce qui se faisait et ce qui me convenait. Je m’en fiche, finalement d’avoir l’écran solidaire de la manette. C’est lourd et fatiguant, autant poser le smartphone. J’ai souvent vu revenir le nom de 8BitDo, un spécialiste qui reprend le design des manettes Nintendo ou Sony (le must). Je voulais quelque chose de pratique, rangeable, compatible. La NES30 Pro est ce qu’il me fallait avec ses sticks analogiques, son lool à la SuperNES, ses boutons L1, L2, R1, R2 et ses différents modes, dont le mode « switch », au cas où… J’ai un peu de mal à me souvenir de quel mode est le plus adéquat selon les jeux mais sur RetroArch, il y a tous les profils qu’il faut de même que sur les autres émulateurs. Je la mets en route avec le bluetooth sur le smartphone, c’est reconnu en un quart de seconde et ça a une autonomie d’une dizaine d’heures.

manette

Parce que sinon, c’est quasi impossible d’être précis dans les jeux de plateforme, les jeux de course etc… A moi Gran Turismo, Super Mario ou le plus obscur jeu d’arcade. J’ai creusé dans ma mémoire pour retrouver tout ce que j’avais joué depuis ma plus tendre enfance, voire possédé et rien que sur Amstrad CPC, je suis arrivé à plus d’une centaine, puisque ça s’échangeait beaucoup dans la cour du collège/lycée. J’ai déjà fait un paquet de chroniques mais vous imaginez tout ce qu’il reste puisque je dois compter tout ce qu’il y avait sur Game Boy Advance, Nintendo DS, Xbox, SNES, Saturn, PS 1… Heureusement que je n’ai pas joué à tout mais j’ai l’occasion d’en redécouvrir certains. La vivacité déclinante de mes petits doigts et de mon regard n’aident pas trop quand même. Mais tout de même, un spécialiste nommé Kawashima m’a dit que j’avais 16 ans de moins que mon age!

Bref, je suis en bonne voie dans ce retour vers l’enfance ou l’adolescence devrais-je dire. Dans RetroArch Android, il faut effectivement prendre le temps de tout configurer. Si la manette est reconnue, l’interface est plus libre de choix. Il y a des « skins » pour chaque console que l’on doit installer après avoir téléchargé les coeurs.

Mes coeurs :

C’est déjà pas mal. Il faut ensuite utiliser les « surimpressions » disponibles pour chacun de ces coeurs lorsque l’on va les lancer. Après, à chacun de voir si le jeu à l’horizontal avec l’écran ou avec une manette est préférable au mode vertical qui donne l’impression de finesse à l’écran. On peut « enjoliver » les jeux par des systèmes d’interpolation, par exemple. C’est particulièrement valable sur l’émulateur PPSSPP, très efficace dans ce domaine, même si là, c’est mon Hardware qui coince sur les jeux les plus gourmands. Je ne suis pas allé au delà de la PSP et la génération 64 bits sur les consoles de salon car ça rame. Mais il y a de bons émulateurs pour la Dreamcast, pour enfin jouer à Shenmue….si on n’a pas gardé non plus la Xbox. La Gamecube a l’air d’être pas mal émulée aujourd’hui avec Dolphin qui fait forcément sa cousine la Wii.

Le petit problème dans tout cela, avec cette facilité à trouver des roms (attention, il y a maintenant des sites malveillants avec des fakes), c’est que l’on a plus tendance à butiner de titre en titre ( ce qui est aussi valable pour le PS NOW, dixit Cyrille), qu’à se concentrer sur quelques uns et aller au fond des choses. Pour certains c’est de la découverte, parce que j’en avais entendu parler et le résultat n’est pas toujours à la hauteur de la réputation. Il y a aussi des intérêts « historiques », des concepts dont la réalisation est démodée aujourd’hui. Il y a des choses affreuses ou injouables aussi. Et puis il y a tous les classiques, ceux qui malgré la patine du temps sont encore tout à fait jouable. Je pense à pas mal de titres d’arcade, de jeux de combats, de tirs qui sont encore singés aujourd’hui. Par contre, sur la ludothèque Amstrad CPC, il y a eu pas mal de déchets aussi, dont je parlerai peut-être sur des articles thématiques. Et même dans les hits de l’époque, il y a des archaïsmes que l’on ne peut plus supporter maintenant avec les nouvelles interfaces homme-machine, notamment dans les jeux d’aventure.

Il y a des types de jeux qui sont arrivés à maturité lorsque le hardware a suivi. Ce sont essentiellement les jeux de simulation, sportive ou pas. J’avais parlé de Flight simulator qui parvenait à me faire rêver avec quelques fils de fer, il y en a eu d’autres et j’en parlerai aussi avec cette petite pointe de nostalgie. Y rejouer donne parfois un sentiment très amer, parce que la fluidité a beaucoup, beaucoup changé. Question de génération aussi quand on a été élevé en voyant de la Colecovision ou de l’Atari 800, on n’a pas les mêmes attentes que celui qui est né avec une PlayStation 2… ou même celui qui n’a rien vu de tout ça.

Pour voir, finalement, parce que ça finissait par me gêner de profiter des « longplay » des autres, j’ai commencé à faire des captures d’écran puis vidéo de ces sessions de jeu. Pas envie de commenter avec ma douce voix ni envie de faire long parce que ce n’est pas le but de montrer le jeu en profondeur. Le « longplay » a l’avantage d’aider à passer certains points de blocage. Je préfère montrer juste à quoi ça ressemble avec une capture de la musique du jeu ou de ses sons, histoire de remettre dans l’ambiance. A ce niveau j’ai un petit souci puisqu’il faudrait que je roote le smartphone pour prendre la capture du son interne correctement. Donc ça donne un son encore étouffé sur ces vidéos. Je vais améliorer. L’important, c’est quand même de s’amuser en le faisant et pas d’y passer des heures carrées.

Et puis finalement, j’ai ressorti ma vieille PSP pas trop usée pour en faire une console rétro car avec ce qu’il y a sous le capot et les derniers développement de homebrews, ça reste le top de ce que l’on peut faire dans le domaine. D’ailleurs les prix en occasion sont en train d’augmenter. Quand je vous disais que c’était un marché porteur, c’est aussi vrai pour le n’importe quoi marketing. Mais cela a au moins le mérite de rapprocher des générations de gamers.

psp arcade

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Ecrit le : 15/08/2020
Categorie : geek
Tags : geek,jeuvideo,retrogaming,réflexion

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