Littérature - Les filles de Loth de Morgan Caine (2015)

Ce Thriller en 2 tomes traite d’un sujet plutôt risqué, la pédo-criminalité, à travers une fiction située aux USA. Mais qu’on ne s’y trompe pas, il s’agit d’une autrice francophone… sous un pseudo apparemment.

C’est madame qui m’a conseillé la lecture du premier tome de ce « page-turner ». Car ça se lit plutôt facilement, avec des chapitres courts répartis dans des grandes parties prenant le prénom d’un des protagonistes. Morgan Caine a pour habitude de garder ses héros, donc on y retrouve deux inspecteurs, Red et Watson, d’un épisode précédent ainsi qu’une ancienne « victime », Jordan. Cette fois l’histoire attaque fort :

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Trois hommes sont retrouvés mutilés à Boston. Vivants, mais proprement émasculés. Quand la presse révèle qu’il s’agit tous de pédophiles, le public prend fait et cause pour cet étrange criminel, qu’elle surnomme le Glaive de Dieu. Le caractère chirurgical des mutilations intrigue Red. Il est bien ennuyé, mais il doit encore soupçonner Jordan Adams. Elle serait bien capable de rendre une justice aussi étrange ! Mais quand un spécialiste de la Bible est retrouvé assassiné dans sa loge après une de ses conférences sur l’inceste biblique, Red craint une escalade dans les crimes. Le temps presse, il propose à Jordan de l’aider à mener l’enquête.

L’ouvrage est très documenté. Cela ne pèse heureusement pas trop sur le récit et sa lisibilité et permet d’inscrire le récit dans un certain réalisme. Nous sommes du point de vue de victimes tout autant que du point de vue de pédo-criminels et c’est très intéressant de mêler ces deux angles. On y découvre justement la complexité du sujet, la diversité des cas en terme de traitement, de chaque côté d’ailleurs. Et tout cela n’enlève rien à l’aspect Page-turner avec son lot de rebondissements. L’alternance des chapitres nous fait régulièrement changer de point de vue et de personnage sans nous perdre. Cela semble donc écrit sous pseudo par quelqu’un qui doit avoir la trentaine vues les références et le vocabulaire.

Le premier tome se lit vite, malgré son épaisseur. Le deuxième tome change de rythme, surtout dans sa première moitié. On peut aussi se contenter du premier, qui a une fin. Le deuxième traite d’un démantèlement d’un réseau, surtout, avec l’aspect cybercriminalité. Tout n’est pas complètement crédible mais qu’importe. Le problème est que si les coïncidences du premier tome paraissaient déjà opportunistes, c’est un peu trop dans le second. Au passage, cela ne fera pas de pub pour la PMA… Mais l’autrice tient bien son truc, construisant cet univers pour garder de la cohérence, surtout dans ce deuxième tome.

Alors bien sûr, il faut avoir le cœur bien accroché car cela n’a rien de réjouissant. Mais malgré l’aspect « distrayant », il y a un fond très intéressant sur ce sujet où l’on a vite fait de faire des amalgames et de prendre des raccourcis, même vis à vis des victimes. Même si le récit part sur des sujets périphériques, il reste palpitant, comme un bon polar qu’il est. La justification du titre intervient tard et il faudra vous pencher sur l’ancien testament pour le comprendre.


Ecrit le : 06/04/2021
Categorie : litterature
Tags : 2010s,littérature,pédocriminalité,roman,thriller

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