Cinéma – On murmure dans la ville de J.L. Mankiewicz (1951)

J’ai appris récemment que ce film était le préféré de Cary Grant, et même de son réalisateur. Il est pourtant assez méconnu en France mais rejoint ma cinémathèque idéale.

En fait, il m’a été « conseillé » par Thomas Lilti lors d’une récente émission de cinéma. Oui, ça parle de médecine puisque Cary Grant incarne le Dr Praetorius, à la fois directeur de clinique et enseignant dans une faculté. Il fait l’objet d’une enquête sur son passé de la part d’un collègue jaloux, le Dr Elwell. Et en même temps il fait la rencontre de Deborah (Jeanne Crain), une étudiante qui tente de se suicider en découvrant qu’elle est enceinte … romance, thriller, film social, comédie ?

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Le Dr Praetorius est un médecin atypique un peu comme l’était l’architecte dans The Fountainhead. Son but premier est de rendre la santé quel qu’en soit la méthode, sans suivre des protocoles prédéfinis. Évidemment tout l’inverse de son collègue jaloux qui fait peur à l’excellente Margaret Hamilton en introduction (la sorcière magicien d’oz)…. Ok, la romance est un peu téléphonée mais bon c’est Hollywood et il fallait que Cary soit séducteur. Pourtant il y a un rapport avec le titre, que je vous laisse découvrir. Au-delà de la médecine, le sujet est sur le « qu’en-dira-t-on ». Il y a le mystère de M. Shunderson, l’assistant dévoué du médecin joué par le grand Finlay Currie. On a alors des scènes touchantes qui dépassent ici la comédie. Et tout ça avec une économie de mots.

On a pourtant de grandes séquences dialoguées notamment avec le Pr Barker (Walter Slezak) et évidemment un grand metteur en image avec Joseph Mankiewicz. Je ne me lasse pas de la photographie de Milton Krasner ou des petits détails de mise en scène de Mankiewicz. Suivez les bonbons… Et puis voir Cary en chef d’orchestre reste un joli bonus. A noter aussi les décors particulièrement travaillés surtout dans le mobilier avant-gardiste de l’époque.

Le sujet principal est sur le but de la médecine. Il y a beaucoup d’écoute chez ce médecin, à la manière d’un médecin de campagne et à l’opposé des professeurs académiques. Il revendique d’ailleurs le fait qu’à la campagne on agit différemment en médecine mais qu’il y a le même droit à être correctement soigné. C’est typiquement ce qui est en jeu dans la santé aujourd’hui que l’on veut automatiser et distancier. Forcément le film y trouve une intemporalité tout en gardant sa légèreté par la comédie. Et finalement il s’inscrit dans la liste des grands films humanistes à l’égal de certaines œuvres de Capra. A voir et revoir sans prescription.

La bande annonce : video

« Vaut-t-il mieux apparaître comme boucher et redonner la santé ou être un médecin qui se comportera comme un boucher ? »


Ecrit le : 18/02/2021
Categorie : cinema
Tags : 1950s,Cinéma,cinemathequeideale,comédiedramatique,Film,médecine

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