Cinéma - Okja de Bong Joon-Ho (2017)

Le réalisateur oscarisé de Parasite a une filmographie passionnante. J’avais parlé de Transperceneige, il manquait Okja, film d’anticipation à tendance … vegane !

La société agro-alimentaire Mirando Corporation a mis au point une race de cochons génétiquement modifiés géants. Lucy Mirando (Tilda Swinton) qui dirige l’entreprise, s’étend surtout, lors d’une conférence de presse, sur les 26 premiers spécimens qui seront élevés dans la nature selon les traditions locales des différentes régions du monde où ils seront envoyés. Et dans dix ans, annonce-t-elle, une élection du plus beau cochon sera organisée. 10 ans plus tard, on retrouve Mija (Ahn Seo-hyeon) qui vit avec son grand-père dans les montagnes sud-coréennes en compagnie d’un de ces cochons, Okja. Elle ignore qu’il va lui être enlevé un jour. Quand la société Mirando vient s’en emparer, elle refuse cette séparation et se lance avec détermination dans une mission de sauvetage qui l’entraîne de l’autre coté de l’océan.

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J’ai dit anticipation mais je me demande si nous n’y sommes pas déjà. En tout cas, cette Mirando fait penser à un mélange de Unilever et Monsanto. Si le début du film est lumineux avec les scènes entre Okja et Mija, il s’assombrit peu à peu pour montrer la réalité de l’élevage industriel et de l’abattage animal. Nous ne sommes plus alors dans la science-fiction. Il faut dire aussi que le mouvement Animal Liberation Front qui intervient dans le film a un beau rôle pour une fois et on sent que le réalisateur est lui même vegan à ce moment. Okja est un peu une King-kong moderne, montrée comme un trophée à New York. Mais la fin est différente…Bien que monstrueuse dans sa forme, elle est si belle et si sensible que le spectateur ne peut qu’éprouver de l’empathie.

Les monstres sont les méchants de l’histoire, Tilda Swinton dans un rôle de Cruella et son acolyte alcoolique Jake Gylenhall assez méconaissable. Le côté face est celui présenté aux médias, plein de strass et de paillettes, mais que dire du côté sombre. C’est donc un film de SF, une sorte de fable militante comme on n’en a guère l’habitude. On reconnaît le réalisateur par des scènes très graphiques (Mija à Seoul par exemple) et par sa maîtrise des effets spéciaux dans les scènes d’action. Il y a un humour très coréen parfois et qui peut surprendre dans ce genre de sujet. Avec un sujet aussi polémique, la palme d’or n’était pas l’objectif. Mais j’ai été très touché par ce film, forcément parce que la cause me touche. On pourra dire que tous les animaux ne sont pas logés à la même enseigne dans le film (les poissons…?) et on peut même se demander ce que devenaient les autres cochons chez Mija. Il s’agit plutôt d’interroger sur les dangers de cette production de vivant et ces usines à animaux que l’on laisse se construire.

Produit par Netflix, le film n’avait pas eu en France (hasard?) l’exposition qu’il méritait. Dommage.

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Ecrit le : 28/01/2021
Categorie : cinema
Tags : 2010s,anticipation,Cinéma,coréedusud,Film,protectionanimale,vegan,veganisme

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