Cinéma - Finch de Miguel Sapochnik (2021)
Voilà encore un film maudit. Malgré une star à l’affiche, un producteur célèbre, son tournage puis sa sortie ont été repoussés jusqu’à … ne pas sortir en salle et finir dans ce que l’on appelait avant le “Direct to DVD”. Pas bon signe en principe mais j’y ai cru, parce que les studios font n’importe quoi ces temps-ci.
Ok, ce n’est pas réjouissant dans ce contexte car c’est un film post-apocalyptique. Genre éculé, peut-être, genre que j’affectionne quand même. Finch est un homme seul, dans un Missouri totalement inhabitable, devenu désertique. Les tempêtes de sable se succèdent et les radiations des UV sont mortelles. Son seul compagnon est le robot Dewey… et un chien, Goodyear. Mais quand une énorme tempête de 40 jours survient, il décide de quitter son abri pour San Francisco. Et entre temps, il a fini de concevoir un robot humanoïde, Jeff, pour l’aider à prendre soin du chien ! Nous voilà parti pour un road movie apocalyptique et … initiatique pour Jeff.
Avec Tom Hanks (Finch), on se croit revenu au temps de “Seul au monde”, surtout que c’est Robert Zemeckis … à la production. On pense aussi au “I’m Legend” avec Will Smith, les monstres en moins. Et on peut rajouter un côté A.I. de Spielberg pour l’aspect intelligence artificielle, le spectaculaire en moins. Ici, le spectacle est dans le décor désertique et les ruines urbaines. L’intensité est amenée par un Tom Hanks encore une fois magistral, notamment dans l’émotion qu’il met dans sa relation avec Jeff. C’est un peu Gepeto avec Pinocchio aussi, puisque Jeff est tout jeune, gaffeur, curieux, … Tout cela a été fait en motion capture pour donner vie à ce sympathique robot.
A un moment j’ai craint que l’on bascule dans une sorte de plaidoyer transhumanisme mais non, on l’évite. Juste que l’on peut s’étonner de l’autonomie du Camping car 4x4 qui les emmène ou du robot. Et du manque d’appétit de ce chien qui est aussi la découverte du film. Un très grand acteur ce Seamus, bien plus expressif que certaines stars du box office d’action US. Après l’histoire manque de surprise dans sa seconde partie mais je ne peux vous dire pourquoi. Il y a de l’émotion, un peu d’action, de la tendresse et de l’humour et tout cela dans une bonne technique avec une bande son plutôt sympa. Pas le post-apocalyptique du siècle mais sympathique. Bref, il avait toute sa place en salle pour donner la pleine mesure à ces paysages. Il échouera sur des Iphone et des Ipad, au mieux des AppleTV puisque c’est la pomme qui a repris le boulot saboté par Universal.
