Musique - Kiss + The Last Internationale - Paris 2022

Enfin le retour des concerts ! j’ai regardé, ça faisait 7 ans pour nous, une éternité. Et en plus c’est peut-être la dernière chronique de concert pour ce groupe avec cette tournée d’adieu “End of the road” . Si on rajoute deux années de report avec le SARS-CoV2 en plus… C’est dire que la KISS Army française attendait impatiemment.

C’est dans le POPB de Bercy (désolé, je ne peux l’appeler du machin d’hôtels) que les troupes françaises attendaient notre quatuor mythique. Depuis quelques années, il a fallu faire le “deuil” de Ace Frehley et de Peter Criss, définitivement remplacés respectivement par Tommy Thayer et Eric Singer avec les mêmes maquillages. Et du maquillage, il y en avait dans tout le quartier autour de ce grand gymnase-salle de concert. L’impression d’une énorme réunion de famille en noir et blanc ! Pour petits et grands puisque selon la formule, on avait de 7 à 77 ans, à vue de nez. Des “boutiques officielles” attendaient même dehors le fan collectionneur en puissance avec les goodies. Par contre Le “Tour Program”, c’est fini ! Snif…On pourra plus le feuilleter dans notre EHPAD pour raconter ce qu’était le Hard-Rock aux arrières petits-enfants. Alors reste le T-Shirt de cette tournée comme souvenir pour dire : “J’y étais”. Madame a été de quasi toutes les guerres de cette armée de fans, quand je n’ai qu’une main pour compter les concerts européens. Bon, les tournées d’adieu, c’est toujours un truc où l’on va avec un pincement au cœur et aussi en y croyant à moitié. Pas grave, j’avais hâte de retrouver du gros son, de la sueur, des cris…Bref un concert live !

Ce qui est sympa dans les concerts, c’est de rencontrer d’autres fans et avec KISS, ça se fait dans la joie et la bonne humeur (qui a dit et l’alcool…?). Ainsi, avec madame, nous avons fait la connaissance de Loïc, un fan depuis les années 90, musicien de son état en plus (dans Principles of Joy). De la bière…ou un café pour nous les vieux avant une discussion sans concession autour des derniers albums en demi-teinte, mais aussi des souvenirs de concerts et festivals. Ok, ça commence à faire ancien combattants du Hard-rock maintenant. Forcément, sur les derniers groupes des pays de l’est, on est un peu largués. Mais ce soir, en dehors des T-shirt aux 4 lettres, on voyait bien tous les vieux classiques du genre et les vestes à Patch de notre jeunesse …Ou pas :p. Imaginez la difficulté du choix pour le T-shirt qui recevra notre sueur du soir ! La relève est là aussi : Cette année dans la mode enfant, il faudra compter sur le T-shirt KISS qui peut servir aussi de robe si on prend la bonne taille. La KISS Army de 2022 réunit toujours autant de profils différents, du cadre BCBG à l’ouvrier, du français au hollandais en passant par l’Amérique du sud. On en oubliait presque ce report de deux ans et tous nos disparus.

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A l’extérieur, les files d’attente se forment avant que, pour une fois, le POPB laisse entrer la foule en fosse ou dans le hall. La fouille des sacs, les portiques, ouf, on n’a pas vu de CRS de Darmanin. Ca se mérite les concerts maintenant, quand même. En plus le Métro est annoncé comme fermé à la sortie du concert. Ca promet encore un joyeux bordel à la sortie. Oh, finalement, à 1h du matin, c’est déjà demain! Arrivés dans la salle très en avance, on a le temps de patienter. Le jeu, pour attendre, c’est de reconnaître les titres de la playlist qui est diffusée dans la salle. Une playlist globalement assez américaine et très années 80 tout de même et qui collait bien au groupe star du soir. Je m’améliore à ce jeu avec le temps mais il y a du boulot. Ça fait quelque chose d’entendre Aerosmith, Foreigner, Creedence Clearwater Revival, Cheap Trick ou Blue Oyster Cult… On devaient être les seuls cinglés à chanter les titres et à se trémousser un peu pour faire monter l’ambiance. Ils sont si vieux que ça les gens ?…Ok, peut-être que ça bouge aussi en fosse aussi. Enfin là, ce sont les vertèbres qui nous disent de rester assis. Une fosse divisée en deux comme ça se fait beaucoup maintenant pour fourguer les premiers rangs plus chers. 200 balles d’Euros, ça calme !

La salle sera à environ 80% pleine, ce qui n’est pas si mal avec les deux reports et pour un groupe qui n’a jamais fait de grosses recettes en France. Il restera deux rangées vides derrière nous et un gros carré en bas de la tribune. Un peu tristoune ces sièges noirs. Et je ne donne pas cher de la peau des accoudoirs à l’avenir. On est calme à Paris, ça restera même pas debout durant le concert et ça sautera à peine. Juste les premiers rangs de fosse. La playlist cesse et hop, c’est celle diffusée par le staff qui prend la place. Tient, deux fois le “American Girl” de Tom Petty, ce n’est pas pour me déplaire. L’heure tourne, le coeur bat au rythme de la batterie. On préserve quand même la voix pour le show. C’est qu’il faut quand même un peu chaud et moite.

Pour ouvrir, nous avons droit à The Last Internationale, un jeune groupe new-yorkais emmené par son guitariste et sa chanteuse. Un groupe plutôt Pop-Rock plein d’énergie qui a agréablement surpris sur son set d’une demi-heure. Par rapport aux clips, ils ont accentués le côté Rock, fidèle à une élogieuse réputation en live. Un certain charisme, une bonne voix même si peu originale. Il manque des titres encore plus marquants pour faire son trou.

Mais évidemment, ce que l’on attend, c’est que le grand rideau noir siglé d’un KISS argenté descende et que nos héros fassent exploser Bercy. Un vieil ami ce rideau, dont je me souviens lors de mon premier concert de KISS. Pas de son d’essai d’instrument. Juste le bruit de la foule qui a enfin rempli la fosse. L’ambiance monte et on a le droit au Rock and Roll de Led Zeppelin pour annoncer le groupe, à la place de l’habituel Who. Un peu déçu, j’adore ce riff de Townshend sur “Won’t Get Fooled again”. Mais bon, Led Zep quand même. Et c’est le grand moment : On a voulu le meilleur et on va l’avoir ! Le groupe le plus “chaud” du monde !!!! Le Rideau tombe, les musiciens descendent des cieux dans un tonnerre d’effets pyrotechniques et de lumières. Wahou, ça va vraiment être chaud bouillant ! Ça me manquait et que dire de madame qui a grandi avec. Et immédiatement la magie opère. Les émotions passées ressurgissent. Le sang coule plus vite dans les veines. A se demander si ça fait pas repousser les cheveux disparus ! Gros son évidemment même si quelques enceintes grésillaient là haut à droite. J’ai vu nettement pire comme réglage et puis Bercy sera toujours qu’un hangar aménagé, par un opéra. La setlist reste toujours aussi impressionnante avec pourtant quelques changements :

Rappel :

J’avoue que le numéro de Firehouse me manque mais sans Ace, ça n’irait pas. Alors Tommy Thayer fait le coup de la guitare qui lance des flammes sur son solo. On garde toujours une équipe qui gagne avec Gene Simmons qui crache des flammes ou du sang sur son solo de basse. Paul Stanley vient toujours sur la petite scène dressée au centre en survolant la foule accroché à son anneau. Deux titres cette fois avec l’habituel Love Gun et I was Made for Lovin’ you un des rares à passer sur les radios froggies. La voix de Paul est globalement pas mal, vu son age, même s’il en abuse en criant, en faisant ses vocalises habituelles. Il nous a même commencé une Marseillaise reprise par le Public qui n’en attendait pas tant. Les arrangements avec des choeurs et de menus effets aident aussi pas mal à sauver le tout. A 70 ans passés, le groupe envoie tout de même sacrément bien avec les costumes qui n’aident pas non plus (surtout Gene). Ils ont mis le paquet sur le light show entre les projecteurs, les lasers et les fumigènes. On y ajoute l’écran géant qui projette quelques images d’archive en plus du filmage du concert, plus deux écrans latéraux et c’est une scène impressionnante, même pour quelqu’un d’habitué au groupe. A moins que le souvenir s’émousse avec les mois passés sans concerts ? De jolies cinématiques colorées viennent aussi distraire l’œil, comme le cirque de “Psycho Circus”. Les flammes surgissent derrière le groupe en même temps que les feux d’artifices tournoient. On en prend plein les yeux, des yeux d’enfants !

Je suis moins fan des soli de Tommy par rapport à ceux de Ace dans sa grande époque. C’est plus haché, moins fluide ou facile d’apparence. Moins mélodieux à mon goût, tout en reconnaissant la dextérité de ce guitariste. Les guitares ont un peu changé aussi avec le retour de flying V en plus des Les Paul habituelles (du bleu et du noir sur cette collection 2022) et de l’emblématique Iceman Cracked Mirror de Paul qui avait une petite soeur dorée ! Des petits changements qui n’empêchent pas de chanter, crier, sauter, applaudir à tout rompre et de retrouver ses 20 ans ou moins. C’est fou ce que la musique peut faire quand c’est en live. Si la fosse n’avait pas été pleine, qui sait où nous aurions fini la soirée. D’ailleurs Paul Stanley en oublie son age, tentant aussi quelques phrases en français, faisant un concours de mots français avec Gene qui reste fidèle à sa réputation de … Dr Love, forcément. Classique mais efficace pour que l’on rigole aussi. Les français sont souvent trop sérieux avec le rock…pas les fans de KISS. Alors oui, le déhanché est moins là, mais il assure, notre frontman bouclé ! Un concert de Kiss sans les discours de Paul, ce n’est pas un bon concert, de toute façon. Le problème c’est qu’avec une telle densité de hits, ça passe assez vite, ces deux heures. J’ai failli y perdre ma voix (qui s’en plaindra :p ). Et à la sortie, on retrouve la réalité de la vie, de notre âge. Vite, il est où le prochain concert ? Ils vont vraiment arrêter ? C’est tout de même plus raisonnable mais on se prend toujours une baffe, et c’est bon signe. C’est que l’on n’est pas encore trop vieux dans la tête ! Alors allez savoir si on ne rempilera pas bientôt..

Pour la galerie photos, j’étais assez loin et sans autre arme que le téléphone. Donc ça donne ça :

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Et puis j’ai réussi à prendre tant bien que mal la vidéo de l’intro :

La phrase traditionnelle


Ecrit le : 11/06/2022
Categorie : musique
Tags : 2020s,live,concert,kiss,hard-rock

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