Musique - Ofra Haza - Ohfra Haza (1997)

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, ce n’est pas le premier album de la grande chanteuse israelienne. Au contraire, c’est son chant du cygne… Et quel chant !

Ofra Haza, c’est la divine chanteuse d’un chant devenu universel grâce à elle, “Im Nin Alu” de son album Yemenite Songs de 1984. Avant cela, elle fut candidate à l’Eurovision de son pays, elle qui était d’une famille pauvre venue du Yemen, fuyant la guerre pour la banlieue de Tel-aviv. Elle bénéficie de cette culture juive et arabe et on aurait pu croire que son chant aurait pu rapprocher les peuples…En 1997, ces rêves paraissent bien loin et elle pense se relancer à l’international avec cet album. Son producteur de toujours a fait appel à Frank Peterson, le producteur des albums d’Enigma et autres dérivés du même genre (chants grégoriens notamment).

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Celle que l’on surnommait la “Madonna israelien” nous gratifie d’un “Show Me” dont le refrain fait furieusement penser à un titre de Madonna justement. Rajoutez y des sonorités orientales, un simple beat électronique et le titre fonctionne bien, malgré un son daté. C’est d’ailleurs le problème global de l’album qui fait trop penser à du Enigma par cette recette stéréotypée. C’est le cas dans “Amore” ou “Sixth Sense” ou encore “Give me a sign” où Peterson fait appel à son carnet d’adresse pour faire venir Sarah Brightman. On se demande un peu pourquoi car Ofra Haza était tout à fait capable d’atteindre les notes de la diva britannique.

Heureusement, l’album recèle quelques perles. Je passe sur le enième remix de “Im Nin Alu”, toujours intemporel malgré l’ajout d’un beat plus “à jour”. Mais quelle voix encore dans “My Ethiopian Boy” qui pourrait se passer de tout artifice pour le même a capela et ces choeurs en fond. La chanteuse est bien sur à l’aise sur des titres plus pop et occidentaux, que la production alourdit parfois comme ici “Ahava” ou “No time to hate”, particulièrement raté pour son beat ridicule. Le pire est atteint avec la reprise de “You’ve got a friend”, sauvé juste par la voix classieuse d’Ofra Haza. Heureusement, il y a “You”, chanson atmosphérique où l’on se laisse emmener pour ne plus vouloir atterrir.

Ce beau rêve, on aurait voulu qu’il dure. Non seulement par le “One day” qui clôture l’album mais aussi pour cette chanteuse qui nous quitte dramatiquement. Qui sait comment elle fut contaminé par le SIDA, les versions s’affrontent. Mais à seulement 43 ans, en 2000, la grande chanteuse cesse de rendre ce monde plus beau par son chant. Heureusement, il reste (surtout) les albums “Yemenite songs”, “Desert wind” et ce dernier opus. Bien qu’inégal, il monte la palette extraordinaire de cette grande dame de la chanson internationale.

En video : video (clip non officiel)


Ecrit le : 26/04/2022
Categorie : musique
Tags : musique,1990s,world,electro,dream,pop

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