Musique - Worakls - Orchestra (2019)

Le mélange des genres musicaux est toujours un exercice difficile. Alors quand on s’attaque au classique, c’est se donner le bâton pour se faire battre ! Worakls ( prononcer ouorakeuls ) a-t-il réussi l’exploit?

Derrière ce nom étrange mélange d’Oracle et de… wow? Il y a Kevin Da Silva Rodrigues. Je l’ai découvert tardivement avec le titre Hiba, sorti en 2022 indépendamment d’un album. Et des albums, il n’y en a qu’un pour l’instant. C’est donc déjà un mélange d’electro et de classique.

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J’avoue que l’intro électronique façon vibraphone m’a d’abord déçu par rapport à l’idée que j’avais de l’album, puis les violoncelles arrivent dans ce ”Nikki” pour entrer dans la symphonie avec un beat plus industriel. Le morceau devient intéressant même si trop demo et hétérogène à mon gout. Je trouve que l’album aurait dû commencer avec le violoncelle de ”By the Brook”. Un beat plus simple, plus dansant en rythmique avec des violons et on entre dans le concept de ce ”Orchestra”. OK, ça me rappelle aussi le neoclassique de Zoe Keating mais c’est homogène et prenant avec cette pointe de mélancolie du violoncelle et de grandiose du classique. ”Caprice” peut rappeler Vivaldi dans son introduction, mais cette fois c’est du clavier qui amène l’élément électronique, les violons faisant le lead.

”Entrudo” est plus techno avec son beat minimaliste qui se construit peu à peu dans une sorte decôté french touch des années 2000. La partie classique arrive en cuivre cette fois. ”Cloches” paraît de la même veine, plus dancefloor avec ce son de ”corne” électronique. C’est même très retro, presque cheaptune. Donc dans cette tendance des Kavinsky et autres. ”Detached motion” est plus intéressant avec la rythmique appuyée par les violons et autres cordes et un refrain mélodieux où vient s’insérer un vibraphone électronique. ”Hortari” est dans la même veine, plus lent, plus cinématographique. Une réussite. Il fallait un break dans cet album très rythmé…L’intro de ”Inner tale” plus aérienne, avant que le beat ne reprenne la main. A moins que le très bigbeat ”Crow” ne prenne ce rôle? Pas du Prodigy quand même mais bien énergique. De quoi faire monter les battements du cœur comme dans l’intro de ”Red dressed”, seul morceau chanté de l’album avec un côté Word des plus réussi. Un lien avec Hiba? Ici c’est Eivør, une chanteuse des îles Féroé qui donne de la voix.

Une belle réussite donc qui parvient à surtout contenter les amateurs d’électronique mélodique et de néoclassique. Un artiste à suivre puisqu’il semble toucher maintenant au lyrique et à plus d’équilibre entre les genres.

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Ecrit le : 14/12/2022
Categorie : musique
Tags : musique,electro,classique,2010s

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