La Revue de Médias S04E01 - Janvier 2023

Déjà la 4ème saison de cet exercice mensuel avec des changements. Il y a toujours une forte base géopolitique mais aussi d’autres thèmes culturels au sens large et écologiques. Maintenant, vous pouvez suivre les liens au fur et à mesure sur une page disposant d’un flux RSS. Ce n’est pas totalement à chaud mais il y a moins de recul que cette synthèse qui n’en reprend qu’une partie. Bref, vous êtes libre de faire comme vous voulez.

Les années ne changent pas vraiment avec toujours les mêmes conflits, les mêmes populations en souffrance. La Corne de l’Afrique reste donc un point chaud du globe avec 20 Millions d’enfants en urgence alimentaire ce qui laisse aussi augurer de migrations d’adultes pour trouver un avenir meilleur. Les combats contre les forces terroristes sont sans-merci, avec forcément des armes qui circulent et sont achetés par l’argent d’autres trafics. Et sur le continent américain, il y a toujours cette profusion d’armes, ces gangs dans ce qu’on appelle l’Amérique latine. La répression est parfois toute aussi féroce que ces gangs, comme au Salvador.

Mais le conflit majeur, pour les européens, se passe en Ukraine avec une confrontation des armes les plus modernes et des armes low-cost comme des drones plus simples. Ce qui finit par donner des idées à la Corée du nord montrant les failles des systèmes les plus sophistiqués. La guerre se fait à distance, de manière numérique aussi.Le souvenir de la guerre froide qui divisa d’ailleurs la Corée, est très présent en Asie. Les pays ne veulent pas retomber dans une guerre entre blocs et cherchent à s’en détacher. L’Indonésie prenant la tête de l’ASEAN, jouera un rôle majeur dans cette recherche d’indépendance politique. Certains sont optimistes pour cette région du globe et l’Europe (et ses médias) ignore des pays où elle a encore une histoire…sans même parler du drame birman toujours en cours.

Et justement, le conflit du Kosovo est un héritier de cette guerre froide avec une volonté aveugle de l’OTAN qui n’a rien réglée dans la région mais peut-être contribué à une nouvelle zone de guerre en Europe. Une Europe qui ne se fait plus entendre d’une seule voix et qui perd son influence en Afrique. Ainsi le très meurtrier conflit en RDC, entre influences économiques étrangères et trafics, continue aussi dans l’indifférence. Le M23 progresse à nouveau…Est-ce aussi parce que le drame du Rwanda est encore en mémoire dans cette région du globe ? La mémoire…on pourrait en parler pour Haïti car le pays ne s’est jamais remis de son histoire. Dans ce chaos, la population fuit.

L’autre point chaud du globe reste au Moyen-Orient même si cela semble calme dans nos actualités. Entre les instabilités chroniques de certains pays et les extrêmes qui prennent le pouvoir, l’avenir paraît sombre. Même la si calme Jordanie commence à exploser sous l’effet de l’inflation et d’un régime aux abois. Elle reste pourtant un partenaire de négociations dans la région. Et puis il reste parfois des choses intéressantes dans la presse papier. Après des numéros très moyens, le Polka de cet automne fut intéressant, notamment pour ce que fait Andy Summer de Police, mais aussi pour le dossier Elias/Greene, deux photographes de guerre qui parlent ou parlèrent de leurs peurs, de ce qu’ils cherchent dans ce métier si complexe. Tout ne se règle heureusement pas dans la violence et il faut espérer que les nombreuses élections sur le continent africain se passeront bien. Mieux en tout cas qu’au Brésil en ce moment où l’histoire se recopie.

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La fée électricité de Raoul Dufy

La vie avec les virus semble aussi une constante, sans que le passé serve de leçon. C’est toujours en ordre dispersé sans partage des moyens que le monde combat ces maladies qu’il a contribué à propager. Certains pays ont momentanément tiré leur épingle du jeu, tant au niveau santé que par l’économie qui en découle. D’autres en profitent pour surveiller un peu plus leur population. Mais qui peut prédire la suite ? Lorsque c’est efficace, c’est aussi parce que les services publics sont bien présents pour cela. Et c’est pourtant le chemin inverse qui est pratiqué tant aux USA que dans cette Europe ultra-libérale qui ne parvient que difficilement à s’entendre sur les mesures à prendre. L’un des symptômes est cette stupide réforme, pardon régression des retraites voulue par l’autocrate illuminé Macron, contre l’avis même des plus informés. Et quant il y a peu Amazon faisait des publicités sur les emplois créés, on peut vite les oublier à l’annonce de 18000 suppressions de postes, que l’on ajoutera à tous les emplois détruits par l’ogre américain. Idem chez Google, Twitter…Pas de statistiques sur la répartition homme/femme dans ces licenciements qui sont pourtant une violence. Dans le domaine de l’IT c’est très inégalitaire. Sinon, on parle parfois du sort peu enviable des femmes en Afghanistan, en Inde ou ailleurs, il ne faut pas oublier que d’autres meurent sous les coups des hommes autour de nous.

Dans cette période d’inflation et de spéculation énergétique, on loue toutes les actions individuelles. On redécouvre alors des recettes du passé pour cuisiner efficacement, aussi bien la traditionnelle cocote-minute que la plus originale Marmite norvégienne. Mais pourrait-on prendre l’utilisation des écrans comme argument écologique plutôt que dans la perte de sommeil pour nos enfants ? C’est pourtant clairement une dépendance de plus à la fée électricité pour souvent des futilités. Le rêve d’énergie illimitée avec la fusion nucléaire contrôlée n’est pas pour tout de suite. Tant que l’on ne fait pas exploser une planète…où vivent de moins en moins d’espèces animales. Ah si seulement nos super-calculateurs nous aidaient à trouver des solutions plutôt que des problèmes ? Les solutions sont pourtant dans la simplicité, en prenant les ressources les plus évidentes, comme le Brouillard dans les îles Canaries, la géothermie aux Caraïbes. Mais sans doute pas en misant sur une économie touristique dépendante du climat. D’autres ont gardé à l’esprit l’auto-suffisance plutôt que d’être le jouet de la spéculation, quand des îles sont devenus des lieux où la nature disparaît. Il faut pourtant bien une économie sur place, pour faire vivre la population et c’est tout le compromis à trouver pour beaucoup de pays. Mais nous préférons souvent nous reposer sur nos gadgets avant de nous en débarrasser si souvent pour qu’ils finissent entassés loin de nos regards. D’autant que ces gadgets qui visent à nous aider, nous font parfois perdre quelques compétences et capacités d’apprentissage, comme on peut le regretter avec l’arrivée d’IA comme ChatGPT. Au moins peut-on se réjouir de voir des tests sur animaux ne plus être obligatoires.

Dans l’automobile, on continue dans la folie furieuse des SUV mais on peut aussi se réjouir qu’un constructeur chinois important prenne le chemin inverse à travers l’aérodynamique extrême d’un véhicule électrique. Pour alimenter tout ça, on ne sait pas encore ce qu’il en sera mais la diplomatie du pétrole n’est pas morte.Ainsi les pipelines sont devenus des enjeux au fil des conflits qui déchirent les pourtours de l’Europe. Les terres rares, c’est du passé mais on s’y attache encore. Et ce n’est pas une surprise de savoir que les voitures connectées sont des passoires à données en plus d’être faciles à voler. Pourtant, pour tout ça, il faut des batteries, de l’énergie. L’économie anglaise ne croit même pas en ses propres investisseurs dans le domaine, condamnant peut-être son industrie automobile qui souffre aussi de la pénurie de composants, retombant à son niveau de 1956!

Alors dans ce monde, le cinéma peut-être un refuge mais il est souvent bien guerrier aussi comme un des films de l’année passée, Top Gun Maverick, comme un symbole d’un vieux monde dominé par les USA. Un scénario aussi indigent (avec un peu de Star Wars dedans!!) que le premier opus pour des effets spéciaux plus convaincants, mais une idéologie plus que discutable. Curieusement, j’ai eu une impression similaire en relisant Le Grand pouvoir du Chninkel, BD d’Heroic Fantasy franco-belge des années 90 qui mélange du religieux, un certain conservatisme avec de grands classiques du genre. Le style graphique a encore son charme mais le charme n’opère plus malgré les fées. Le refuge est parfois dans de petits films français sans prétentions, prévisibles mais qui parviennent à faire simplement sourire pendant 1H30. Avec Choeur de rockers, basée sur une histoire vraie d’une chorale rock de retraités, c’est assez réussi, sans plus. On a aussi eu une comédie sympathique avec Dubosc en mauvais père voulant se racheter par la danse. Il y a de bons seconds rôle et d’autres dont le mauvais jeu est presque culte. Autre comédie qui peut donner le sourire, Les Cyclades, avec une Laure Calamy fidèle à ses rôles emblématiques. On peut aussi sourire avec le comicbook 3keys de David Messina car il y a des références bien Nerds, mais c’est quand même du grand n’importe quoi scénaristique dans ce mélange entre le mythe de Cthulhu et les super-héros. Toujours dans le grand n’importe quoi scénaristique, il y a le très surcoté et bien nommé Everything, Everywhre all at once. J’aime bien les délires de cinéastes mais là, faut fournir la drogue, les mecs, pour que ça fonctionne votre trip metaverso-comico-fantastique…ou dire que vous nous prenez tous pour des cons peut-être ? Ca a marché avec Hollywood mais on commence à s’y faire (cf Lalaland, The Artist…) dans une industrie qui perd ses repères et oublie sa culture, croyant inventer. Dans le genre mélange, il y a aussi la BD les Gueules rouges, rencontre improbable entre indiens d’Amérique du nord et mineurs chtis. Sympa mais prévisible.

En jouant conjointement à Genshin Impact et à Ni No Kuni sur Android, deux RPG massivement multijoueurs et très réussis graphiquement, je me dis qu’il faudrait vraiment renvoyer les concepteurs d’interface à leurs chères études. Il y en a partout et dans tous les sens, sans parler des problèmes de caméra toujours pas réglés en 2023…Au final, il vaut mieux utiliser les versions PC ou consoles si on veut de la précision dans le jeu…sachant que le compte nous donne accès à la même partie suivant le terminal. Et dans le mélange manga, animation, jeu vidéo, l’auteur d’Initial D a rempilé pour une nouvelle série, MFGhost avec une légère anticipation mais des véhicules bien actuels. Ca traine toujours en longueur et c’est un peu pareil avec un abus de photos numérisées. Sans parler du nationalisme japonais très présent…Pour les amateurs de Gran Turismo. Dans un registre plus sérieux, le Wired US de novembre avait de bons articles…papiers. Pas celui là par contre sur l’impact de l’ordinateur quantique (s’il existe un jour) sur la cybersécurité. Et pour la presse et le scientifique, c’est Huet qui en parle le mieux. Lui au moins ne compte pas sur une IA pour rédiger des articles, comme mise Microsoft.

Et puis pour terminer, ça aura été le seul et unique essai de cette formule qui prend décidément trop de temps et d’énergie, sans être forcément très lisible. Donc maintenant, ça sera une recopie de la page Raindrop du mois jusqu’à la fin de l’année. Plus aérée sans doute avec lien et commentaire. Comme toujours, usez et abusez de la fonction “rechercher dans la page” de votre navigateur préféré, ce qui reste un basique à ne pas oublier.

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Ecrit le : 28/01/2023
Categorie : geopolitique,
Tags : geopolitique,culture

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