Jamie XX était l’un des membres du groupe londonien the XX. Après une première tentative solo en 2015, le revoilà avec cet album a la pochette tout aussi mystérieuse.

Jamie XX (de son vrai nom James Smith) est à l’origine du concept de l’album, de l’artwork, de la composition et l’exécution des morceaux. Et pourtant il a su s’entourer dans la composition, tout en piochant dans des samples. Il a aussi fait appel à des chanteurs et chanteuses comme Oliver Sim et Romy, ses anciens comparses de The XX, ou John Glacier, Kelsey Lu, la suédoise Robyn et Panda Bear (Animal Collective). Reste maintenant à transformer l’essai dans un album semi-instrumental et qui nous emmène dans une pop electro orientée beaucoup club et dance floor.

J’aurais pu passer à coté de l’album avec “Wanna”, intro un peu trop longue qui tarde à faire venir son beat. C’était pour que “Treat each other right” fasse son effet avec ses samples très 60s et ses sons électroniques donnant l’impression d’un mix live. Le dance floor est ouvert ! Et la tonalité va être plus trip-hop avec le chant de Romy et d’Oliver de The XX dans “Waited all night”. Je n’attendrais pas toute la nuit si on me chantais cela…même si le refrain n’est pas au niveau des couplets. Mais la machine à remonter le temps arrive sans prévenir avec “baddy on the floor” avec un son très 90-2000. J’ai eu d’abord l’impression de revenir 20 ans en arrière, quand Basement Jaxx enflammait les dance floors. On peut même dire 30 ans….et ça a peut être laissé des traces chez Jamie XX. Le morceau faussement rétro “Dadofil” crée un petit break dans l’album, très groovy et sensuel. Puis le coté Basement Jaxx revient avec le très bon “Avec “Still Summer”. Ce morceau instrumental est plutôt efficace même s’il manque un petit quelque chose pour que ça décolle vraiment. Ce n’est clairement pas le cas de “Life”, hit en puissance de l’album ave Robyn au chant. C’est un morceau pour danser mais là encore, le son me ramène dans les années 2000, surtout avec ce gimmick de cuivres électroniques. Un truc à se le passer en boucle. On s’assagit un peu avec “The feeling I get from you” , plus ambiancé avec ses arpèges de piano et son beat plus groovy. On devient plus techno avec “Breather” et sa voix samplée sur des évolutions rythmiques et électroniques. Un morceau plus long qui installe une ambiance dans l’album.

L’album est majoritairement instrumental même s’il fait appel à de nombreux samples vocaux. C’est encore le cas avec “All You Children” plus ethnique et au gimmick très prenant. On en retrouve le prolongement dans “Every single Weekend”, interlude reprenant des voix d’enfants. La rupture est d’autant plus étrange avec “Falling together” écrit avec Oona Doherty qu’on entend également en voix parlée. Terminer l’album ainsi est assez étrange quand on n’a qu’une envie, retourner danser et bouger. Alors rien que pour ça je remets ça :

Un clip

Un album plutôt intéressant dans son ensemble, qui a de grosses sonorités rétro et j’espère que c’est volontaire…Vu que beaucoup redécouvrent les sonorités électro des années 80 à 2000, c’est aussi l’occasion de se mettre les gros titres dance floor à fond. J’ai eu quand même l’impression que Jamie XX se cherche encore un peu dans le format album, ce qui doit être assez différent qu’en temps que DJ ou dans un live. Entre dance et trip-hop, il a le choix…ou le non choix.